Jeudi soir 14 avril, le Kremlin a confirmé l’information qu’il avait niée la veille : le croiseur lance-missiles « Moskva« , navire amiral de la flotte russe en mer Noire, a bel et bien coulé. De fait, ce fleuron de la marine russe a, selon le ministère de la Défense ukrainien, été touché par un ou deux missiles Neptune, mercredi 13 avril.
Cette version des faits est cependant contestée par Moscou, selon qui l’explication est toute autre : un simple incendie se serait propagé à une réserve de munitions qui aurait causé une explosion, abîmant irrémédiablement le « Moskva ». La mer agitée aurait également joué un rôle… « Alors qu’il était remorqué vers le port de destination, le navire a perdu son équilibre en raison des dommages subis par la coque, a justifié le ministère russe de la Défense. Un incendie s’étant déclaré après l’explosion de munitions, et compte tenu de la mer agitée, le navire a coulé. » Personne ne sait à ce stade si l’équipage de 510 hommes a pu être évacué ou non.
Tir de missiles ou incendie ? Quelle que soit la bonne version, le naufrage est avéré et il est, aussi, médiatique. Car, dans la guerre de l’information à laquelle se livrent les belligérants, la perte d’un tel navire est à la fois humiliante pour Poutine, démoralisante pour son armée et… impossible à dissimuler à l’opinion russe. Et il y a de quoi s’inquiéter pour le Kremlin. Car si l’armée ukrainienne dit vrai, cela signifie que Kiev est désormais capable de tirer des missiles qui menacent toute la flotte russe sans que cette dernière ne dispose de défense antiaérienne satisfaisante. Si au contraire la version du Kremlin est exacte, c’est à peine plus satisfaisant pour Moscou.