Ruffin et le journal « Fakir » espionnés par le groupe LVMH

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François Ruffin dénonce « une police nationale devenue police des PDG ». Raison de son courroux ? Le député LFI et son journal Fakir auraient fait l’objet d’un espionnage à la demande du groupe LVMH, selon les informations de Mediapart, mardi 21 mai. Le site s’appuie sur des rapports et des témoignages pour écrire que cette surveillance a duré un an, « sur une période allant au moins de mars 2015 et 2016 ». A l’époque, François Ruffin était un journaliste et documentariste engagé. Il travaillait sur le tournage de Merci Patron, film satirique sur le leader mondial du luxe, qui a glané en 2017 le César du meilleur documentaire.

Le patron du géant du luxe, Bernard Arnault, a été entendu le 17 janvier dernier par la police dans le cadre d’une enquête visant Bernard Squarcini, ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ce dernier travaille notamment pour LVMH, via une société de conseil privée qu’il a créée en 2013. Durant son audition, Bernard Arnault a répondu n’avoir »aucune information à ce sujet », selon Mediapart qui cite le procès verbal de son audition.

Le site ajoute que cette surveillance avait été confiée à un cabinet nommé I2F, dirigé par Hervé Seveno, passé par la division nationale antiterroriste et la brigade financière. Un rapport daté de mars 2015, écrit le site, « évoque notamment les supposées ramifications de Fakir avec d’autres groupes contestataires, comme Les Désobéissants (…) les zadistes de Sivens ou des mouvements de défense des animaux, voire de black blocs ». Hervé Seveno reconnaît qu’on lui avait demandé « une cartographie de Fakir », mais refuse de donner le nom de son commanditaire. Il ajoute que les informations collectées ne sont le fruit d’aucune « démarche illégale ».

« On apprend aujourd’hui que les deux Bernard, Arnault et Squarcini, s’appliquent à me surveiller, moi, Fakir et mes proches, a réagi François Ruffin sur Twitter. Je tiens surtout à souligner une chose : la porosité entre la surveillance privée et la police nationale ». Ce dernier « étudie » la possibilité de porter plainte, affirme Mediapart.

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