Réforme des retraites: Bayrou met en garde Macron contre un «passage en force»

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20 septembre : Alors que le camp présidentiel a affiché son unité, samedi soir, à l’occasion du lancement de son nouveau bébé Renaissance, des voix discordantes de la majorité se font entendre sur un sujet (très) sensible. Samedi, le patron du Modem François Bayrou a ainsi mis en garde dans les colonnes du Parisien contre tout «passage en force» sur la réforme des retraites, voulue par Emmanuel Macron.

Selon le maire de Pau, celle-ci ne peut «se faire au détour d’un amendement» dans le budget voté à l’automne. Une référence à la petite musique entendue ces jours-ci sur la possibilité pour l’exécutif de faire adopter cette réforme via un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), présenté le 26 septembre en Conseil des ministres puis débattu en octobre au Parlement. «C’est une réforme qui ne peut pas se faire au détour d’un amendement», a prévenu Bayrou, qui pointe «un vrai risque» de motion de censure contre la majorité. Les oppositions sont, en effet, déjà sur le pied de guerre. Dans Ouest-France, le député communiste Fabien Roussel alerte ce dimanche quant à l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement pour faire adopter le PLFSS. «Cela va aussi mettre le feu au pays !» lance le député du Nord.

Pour Bayrou, un «passage en force» fragiliserait la majorité, déjà en position de faiblesse depuis les législatives, faute de majorité absolue au Palais-Bourbon. «Si on se lance dans cette voie-là, prévient le haut-commissaire au Plan, alors nous sommes certains de coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française». La réforme, a pourtant réaffirmé l’ancien candidat à la présidentielle ce dimanche matin, est «vitale». «Elle est une nécessité pour le pays», a-t-il déclaré lors du Grand rendez-vous RTL-CNews-les Echos. […] Je pense que la société française est prête pour cette réforme. Une grande majorité des Français pense au fond de lui-même qu’il va falloir, en effet, pour équilibrer les retraites, travailler plus longtemps.»

En macronie, le sujet divise. Lundi, Emmanuel Macron a redit sa volonté de réformer le système, lors d’un échange avec les journalistes de l’Association de la presse présidentielle. Une promesse de campagne en 2017. Le chef de l’Etat veut désormais aller vite, avec une réforme entrée en vigueur «dès 2023». C’est «une réforme qui s’impose» car il est nécessaire de «travailler plus longtemps dans une nation où on vit plus vieux et on rentre plus tard en moyenne dans la vie active», a également affirmé Macron jeudi.

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