Candidat Ensemble ! / Renaissance : Louis Margueritte
A Clichy-sous-Bois, la violente charge d’Emmanuel Macron contre Jean-Luc Mélenchon
En campagne. A cinq quelques jours du premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron a poursuivi à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, la tournée qu’il a entamée la semaine dernière à Cherbourg et à Marseille . Le ton du chef de l’Etat a très vite été celui du candidat en campagne, plutôt que celui du président en visite officielle. A peine arrivé pour l’inauguration d’un dojo solidaire, sa charge contre la Nupes – l’alliance de gauche autour de Jean-Luc Mélenchon – n’a pas traîné. Il a sonné une nouvelle fois l’offensive contre le programme de Jean-Luc Mélenchon et fait un appel du pied aux électeurs de gauche réticents à voter pour cette alliance montée après la déroute du PS et des Verts à l’élection présidentielle.
« Je pense que les histoires et les familles politiques ne sont pas les mêmes. Mais je ne confonds pas non plus des gens qui viennent du socialisme ou d’une écologie progressiste avec la France Insoumise et les propos de Jean-Luc Mélenchon. Je ne pense pas que des gens qui viennent du socialisme ou de forces politiques républicaines puissent tenir des propos sur la justice ou sur la police comme ceux qu’a tenus Jean-Luc Mélenchon », a-t-il déclaré à la presse à son arrivée.
Depuis le week-end dernier, la mort de la passagère d’une voiture à la suite de des tirs policiers dans le XVIIIe arrondissement de Paris après un refus supposé d’obtempérer du conducteur, est devenue le fait politique de cette dernière semaine de campagne. Jean-Luc Mélenchon suscite la polémique en accusant la police de tuer et en dénonçant la doctrine d’usage de la force. Le leader de la Nupes s’est attiré les foudres des syndicats policiers, qu’il accuse, pour certains d’entre eux, d’être des « organisations politico-syndicales » avec des « comportements factieux » et des responsables de la majorité.
Comme il l’avait fait la semaine dernière dans son interview à plusieurs titres de la presse régionale , Emmanuel Macron s’est aussi attaqué aux projets de Nupes et du Rassemblement national (RN), en dramatisant les enjeux. Les deux projets concurrents au sien sont « des projets de sortie de l’Europe, incohérents sur l’écologie […] d’alliance avec la Russie », a-t-il résumé. Taxé en plus de projet « d’interdictions et de taxations », le projet de Jean-Luc Mélenchon, que le leader de la Nupes a une nouvelle fois détaillé mardi à l’occasion d’une conférence de presse, est l’objet de toutes les attentions d’Emmanuel Macron. Une tactique logique, car, dans plusieurs centaines de circonscriptions, le duel de second tour du 19 juin devrait opposer le candidat macroniste à celui de la Nupes. La faible participation attendue au premier tour et les règles pour se maintenir au second font que les triangulaires seront quasiment inexistantes.
Castex fait ses adieux à ses ministres
Il dit n’éprouver « aucune amertume » à quelques jours de son départ. Jean Castex a pris la parole ce jeudi soir à l’occasion d’un dîner réunissant à l’occasion tous les ministres de son gouvernement. Un pot de départ pour le locataire de Matignon qui est revenu sur ses deux années à la tête du poste de Premier ministre. « Il ne s’agit pas ce soir de nous auto-féliciter. Mais alors que nous avons dû gérer une crise exceptionnelle et que la guerre est aux portes de l’Europe, nous avons eu une activité législative et réglementaire très solide », a déclaré le chef du gouvernement devant ses troupes. « Nous avons affronté beaucoup de difficultés, mais nous avons été à la tâche et au combat », a encore affirmé celui qui s’est dit « heureux » d’avoir dirigé le gouvernement.
Tout en ayant une pensée pour les élections législatives et pour que le résultat de l’élection présidentielle « soit confirmé dans les prochaines semaines », Jean Castex a rappelé à ses ministres sur leurs fonctions « ne sont un dû pour personne, celui qui les quitte ne doit en concevoir aucune aigreur, mais au contraire de la reconnaissance. » « Il ne faut garder que la reconnaissance de l’honneur qu’on a eu de servir ce grand pays qu’est la France », a-t-il poursuivi.
La réunion des membres du gouvernement a aussi été marquée par la remise d’un maillot de rugby signé par tous les ministres à leur chef, un mordu du ballon ovale. Comme pour dresser une métaphore avec la discipline sportive, Jean Castex a enfin salué « le sens du collectif » qui a animé le gouvernement au cours de ces deux années: « on ne réussit rien seul ».
« N’oubliez jamais que nous ne sommes que des serviteurs ! L’action politique est une action collective. Les ambitions sont légitimes, mais elles ne valent que si elles sont au service du collectif », a enfin conclu celui qui a eu « l’immense honneur » de servir la France. Si la démission de Jean Castex peut désormais survenir à tout moment, le chef du gouvernement est toutefois attendu dimanche au Vatican pour une rencontre avec le Pape. Reste à savoir s’il portera toujours le maillot de Premier ministre ou non.
Législatives 2022: LFI dévoile 324 investis sur 360
On connaît 90 % des candidats LFI. La France insoumise a publié mardi soir une liste de 324 premiers candidats investis pour les législatives au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), laissant le suspens sur la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, celle de Jean-Luc Mélenchon, qui doit prochainement dire s’il se représente. Ce dernier, qui a souligné dimanche qu’il se préparait « plutôt à l’idée d’être Premier ministre qu’à l’idée d’être de nouveau député », sera présent jeudi soir à un « apéro » de l’Union populaire à Marseille. Au total, au sein de la Nupes, la nouvelle alliance à gauche regroupant LFI, EELV, PS et PCF pour les législatives de juin, LFI aura 360 circonscriptions. Le reste des noms devrait être dévoilé dans les prochains jours.
Parmi ceux dévoilés mardi soir, se trouvent notamment la quasi totalité des députés sortants : la patronne des députés LFI Mathilde Panot (1er circonscription du Val-de-Marne), Clémentine Autain (11e de Seine-Saint-Denis), Alexis Corbière (7e de Seine-Saint-Denis), Bastien Lachaud (6e de Seine-Saint-Denis), Eric Coquerel (1ere de Seine-Saint-Denis), François Ruffin (1ere de la Somme), Danièle Obono (17eme de Paris), Adrien Quatennens (1ere du Nord) Ugo Bernalicis (2eme du Nord), Caroline Fiat (6e de Meurthe-et-Moselle), Bénédicte Taurine (1ere de l’Ariège), Michel Larive (2e de l’Ariège), ou encore Loïc Prud’homme (3e de Gironde).
Parmi les nouveaux venus, de nombreuses figures de LFI, comme la secrétaire générale du mouvement Clémence Guétté (2e du Val-de-Marne), le coordinateur des élections Paul Vannier (5e du Val-d’Oise), l’avocate Raquel Garido (5e de Seine-Saint-Denis), la conseillère de Paris Danielle Simonnet (15e de Paris), la conseillère régionale d’Ile-de-France Sophia Chikirou (6e de Paris), la secrétaire nationale du Parti de gauche Sarah Legrain (16e de Paris), le responsable numérique de Jean-Luc Mélenchon Antoine Leaument (10e de l’Essonne).
La liste compte aussi l’ex-porte-parole de l’ONG Attac Aurélie Trouvé (9e de Seine-Saint-Denis), qui avait pris la présidence du Parlement de l’union populaire pendant la campagne présidentielle, L’écologiste Claire Lejeune (7e de l’Essonne), l’ex-porte-parole de Sandrine Rousseau à la primaire des écologistes Thomas Portes (3e de Seine-Saint-Denis), mais aussi la porte-parole des femmes de chambres qui avaient fait 22 mois de grève pour de meilleures conditions de travail à l’hôtel Ibis des Batignolles Rachel Kéké (7e du Val-de-Marne), le journaliste et fondateur de la Révolution Écologique pour le Vivant (REV) Aymeric Caron (18e de Paris), l’avocate Caroline Mecary (7e de Paris), ou l’humoriste Gérald Dahan (3e de Charente-Maritime)
Cérémonie d’investiture de Macron II
C’est une cérémonie d’investiture et non de réinvestiture, l’Élysée insiste sur le terme. Si la sobriété est de mise dans le décorum, comme pour ses prédécesseurs Jacques Chirac et François Mitterand, Emmanuel Macron a tenu à imprimer sa marque dans le choix de ses invités. 450 en tout, un nombre conséquent. Des personnalités sportives, des élus locaux, des représentants de la jeunesse et des confédérations syndicales et patronales ont ainsi été conviés pour assister au déroulement très protocolaire dans la salle des fêtes. Le président réélu a prononcé devant eux un discours « avec l’idée du sens de son élection et de ce qu’il entend faire en fonction des raisons de cette élection », précise le Palais.
Ce sont les incontournables de chaque cérémonie d’investiture. Aux côtés de la famille d’Emmanuel Macron, on trouve les corps constitués: le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État, la Cour des comptes, le Premier ministre et les membres du gouvernement. Les anciens présidents, François Hollande et Nicolas Sarkozy sont présents. Une façon de montrer l’unité et le rassemblement. Des membres des autorités religieuses ont également reçu une invitation. Des proches du président comme Nicole Belloubet, ancien ministre de la Justice, Christophe Castaner, qui était à l’Intérieur, et bien sûr son ancien Premier ministre Édouard Philippe. Ses compagnons de route pendant la campagne il y a cinq ans assistent également à la célébration. Des membres du futur gouvernement sont également parmi les invités. D’où une attention particulière sur les rangs…
Le Président a tenu à convier des particuliers, plus symboliques. Ceux-là sont la patte d’Emmanuel Macron pour imprimer dans l’Histoire sa deuxième investiture. Des personnalités qui retracent des moments du quinquennat qui s’achève et qui annoncent le prochain. Les maires des villes et villages où ont eu lieu des étapes du grand débat, des élus locaux qui l’ont rallié comme la maire de Beauvais, Caroline Cayeux, le maire de Poissy, Karl Olive ou encore le maire de Nice, Christian Estrosi et le député Éric Woerth fournissent ainsi les rangs.
En hommage aux première lignes de la crise du Covid-19, le président a tenu à inviter dans la salle des fêtes des soignants et des membres du secteur social. Des sportifs comme Brahim Asloum, Didier Deschamps et la boxeuse Estelle Mossely ont été conviés. Le père du militaire de 28 ans Pierre-Emmanuel Bockel, mort au Mali, ou encore le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy ont également été aperçus. Les parents de Samuel Paty, ce professeur d’histoire-géographie décapité par un terroriste islamiste en octobre 2020, ont également été invités à la nouvelle investiture du chef de l’État.
Législatives : Valls, Borne, Blanquer et Attal investis par la majorité présidentielle
Des premiers noms qui pourraient faire réagir. Ce jeudi 5 mai, la majorité présidentielle, tout juste renommée « Renaissance » a investi 187 candidats en vue des prochaines élections législatives. Parmi eux, l’on retrouve notamment des membres du gouvernement qui se lanceront pour la première fois: Gabriel Attal dans les Hauts-de-Seine, Elisabeth Borne dans le Calvados, Jean-Michel Blanquer dans le Loiret, Brigitte Klinkert dans le Haut-Rhin, Clément Beaune à Paris et Emmanuelle Wargon dans le Val-de-Marne.
Manuel Valls, ancien Premier ministre, sera lui candidat dans la 5e circonscription des Français de l’étranger. Gérald Darmanin tentera de reconquérir la 10ème circonscription du Nord, où il avait déjà été élu entre 2012 et 2016 sous l’étiquette Les Républicains. Éric Woerth, qui a rejoint la Macronie dans les dernières semaines de la campagne présidentielle, est également candidat à sa succession dans l’Oise.
Parmi les profils qui retiennent l’œil, l’on retrouve notamment celui de Paul Midy, dont le nom est ressorti lors de la polémique des cabinets de conseil. Passé par McKinsey, il a ensuite rejoint LaREM en qualité de directeur général. Benjamin Haddad, ancien président des Jeunes populaires de l’UMP, est candidat dans la 14ème circonscription de Paris.
Enfin, Laurent Pietraszewski, député dans la 11ème circonscription du Nord et secrétaire d’État chargé des Retraites et de la santé au travail, est de nouveau candidat malgré des polémiques suite à son entrée au gouvernement concernant ses relations avec les syndicats lorsqu’il travaillait chez Auchan, ou encore des indemnités de licenciements perçue en 2019.
La gauche semble se réunifier autour de Mélenchon pour la fête du premier mai
À un peu plus d’un mois des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon a décidé de s’exprimer symboliquement ce dimanche 1er mai, pour la fête du Travail, afin de galvaniser les électeurs de gauche en vue des élections à venir. Depuis la place de la République à Paris, le leader de La France insoumise en a profité pour effectuer un état des lieux des négociations entre les différents partis, affirmant que « toutes les conditions d’Europe Écologie-Les Verts ont été acceptées » par LFI et qu’un accord général de tous les partis était « à quelques millimètres » d’être trouvé.
« On est à quelques millimètres. On fait tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça avance. Oui, mes amis, ça va être compliqué parce qu’ils ont peur. Ils savent que nous sommes capables de gouverner le pays et que les gens ne veulent plus souffrir et qu’ils vont encore souffrir si Macron retrouve la majorité », a lancé Mélenchon devant une foule totalement acquise à sa cause.
Quelques minutes plus tard, le leader des Insoumis serrait la main d’Olivier Faure, le leader du Parti socialiste, rencontré dans le cortège. Une poignée de main qui se voulait certainement symbolique en cette période de négociations entre les deux partis.
Celui qui est arrivé en 3e position à l’élection présidentielle accuse notamment plusieurs ténors de la droite et de la majorité de vouloir faire capoter cet accord, notamment François Bayrou et Jordan Bardella, qui ont notamment mis en garde dernièrement le Parti socialiste, ce dernier affirmant ce dimanche 1er mai sur BFMTV qu’un accord avec LFI « déshonorerait la gauche ».