Accord pour les législatives entre les socialistes et les insoumis

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Après des heures de négociations, le Parti socialiste et la France insoumise ont conclu un accord pour les législatives ce mercredi 4 mai. Si le nombre de circonscriptions a été âprement discuté, après le score catastrophique d’Anne Hidalgo à la présidentielle, freinant les discussions, les désaccords idéologiques étaient également nombreux. Le communiqué de presse commun tente de ménager la chèvre et le chou. Parmi les points d’achoppement, la question de l’Union européenne. Le programme de la France insoumise appelle à « l’opt out », c’est-à-dire la désobéissance aux traités sur des points stratégiques, au grand dam d’une partie des socialistes qui y voyaient un premier pas vers un éventuel Frexit.

Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres (…) La mise en œuvre de notre programme partagé conduira nécessairement à des tensions, à constater des contradictions » peut-on y lire. « Il nous faudra dépasser ces blocages et être prêts à ne pas respecter certaines règles, tout en travaillant à les transformer, en particulier les règles économiques, sociales et budgétaires », assure encore ce texte.

Anne Hidalgo avait eu des mots très durs contre Jean-Luc Mélenchon, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, en accusant le candidat d’être un « agent » ayant servi « les intérêts de Poutine » dans les colonnes de L’Express. Le patron de La France insoumise s’est défendu de son côté d’être trop laxiste à l’égard de la Russie. « Je n’ai jamais été opposé aux sanctions, je suis partisan de sanctions efficaces », avait-il réfuté sur BFMTV en avril dernier.

Le Parti socialiste a donc voulu clarifier la situation ukrainienne dans l’accord. « Dans un contexte international de tensions et de guerre sur le continent européen et face aux atrocités décidées par Vladimir Poutine, nous défendons la souveraineté et la liberté de l’Ukraine », ont tenu à préciser les socialistes. Ils indiquent également continuer « à travailler nos convergences pour trouver les voies et moyens afin de rétablir la paix et préserver l’intégrité territoriale de tous les pays ». Malgré les propos d’Olivier Faure qui se disait « pas sûr du bien-fondé » du retour à la retraite à 60 ans sur France inter le 24 avril dernier, les socialistes ont avalisé cette réforme. La France insoumise en avait derrière fait un point non négociable. Le PS a cependant tenu à faire ajouter que la réforme de la retraite à 60 ans « pour tous », devait accorder « une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ».

« Nous défendrons notamment l’abrogation de la loi El Khomri et des contre-réformes du code du travail », peut-on encore lire dans l’accord. Ces textes ont pourtant été voté pendant le quinquennat de François Hollande et avaient à l’époque fortement fracturé la majorité à gauche. Si cet accord doit encore être validé par le Conseil national du PS, il fait déjà débat au sein du parti. Jean-Christophe Cambadélis, l’ancien Premier secrétaire, a dénoncé « une reddition », appelant les militants à « refuser cet accord ». François Hollande a, quant à lui, « récusé l’accord sur le fond et même sur les circonscriptions ». L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a quant à lui annoncé son départ du parti.

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