Le candidat Macron présente son programme

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Jeudi 17 mars, le président sortant, candidat à sa réélection, a présenté son programme – une trentaine de mesures – lors d’une conférence de presse aux Docks de Paris, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Réforme du RSA, âge légal de départ à la retraite à 65 ans, transformation de Pôle emploi, lutte contre les inégalités… Emmanuel Macron a développé pendant plus d’une heure trente son projet qu’il évalue à « 50 milliards d’euros » d’ici à 2027 et à « 15 milliards de baisse d’impôts pour les entreprises et les ménages ». Le corps de son programme, soit une centaine de mesures, sera détaillé dans un fascicule de 24 pages qui va être envoyé par courrier à quelque 6 millions de foyers ce week-end.

« Changer de méthode collectivement. » Emmanuel Macron a assuré que l’école et la santé seraient « deux chantiers majeurs » de son second quinquennat, s’il était réélu, en promettant une « nouvelle méthode » basée sur « une large concertation ». Dans le cadre d' »un pacte nouveau pour les enseignants », « il faudra poursuivre de manière significative l’augmentation des rémunérations », qui sera liée à « la définition de nouvelles missions », selon Emmanuel Macron. Des mesures seront prises pour garantir le « remplacement des professeurs absents parce que nous devons à nos élèves et à leurs parents l’intégralité des heures d’enseignement ».

Dans le chantier de la santé, « nous devons réussir à aller beaucoup plus loin, plus vite et plus fort », notamment en renforçant « la politique de prévention », « la simplification de l’hôpital et de sa gouvernance » et l’amélioration de « l’accès aux soins en urgence ». Emmanuel Macron souhaite recruter « 50 000 infirmiers et aides-soignants » dans les Ehpad et renforcer « les contrôles pour pouvoir lutter contre les pratiques inhumaines et dégradantes ». Le chef de l’Etat s’engage également à organiser « un renfort massif dans les déserts médicaux avec des permanences ponctuelles dans les territoires les moins dotés, le développement des téléconsultations, réguler davantage l’installation… »

« Nous devons travailler plus », a martelé Emmanuel Macron. Ce dernier vise, s’il est réélu, le « plein emploi » dans les cinq ans, grâce à des réformes « favorisant le retour à l’emploi » des chômeurs. Un objectif « atteignable » au vu de la baisse du chômage depuis 2017, selon lui. Pour y parvenir, le candidat propose une nouvelle réforme de l’assurance-chômage et une transformation de Pôle emploi, rebaptisé « France Travail », dont la logique sera celle du guichet unique.

Emmanuel Macron souhaite aussi une réforme du RSA avec « un meilleur équilibre des droits et devoirs » et « l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine » à une activité facilitant l’insertion professionnelle. « Les bénéficiaires du RSA ont en quelque sorte été les victimes de notre mauvaise organisation collective et notre nation s’est organisée d’abord en divisant les compétences », a déploré le président sortant, en estimant que « personne ne considère que [la] dignité est reconnue, respectée, avec une prestation ». Emmanuel Macron s’est aussi engagé à faire verser les aides sociales « à la source », de manière automatique, ce qui selon lui bénéficierait aux « 20 millions de Français » qui touchent le RSA, la prime d’activité, des aides au logement ou des allocations familiales.

Le président sortant a confirmé son souhait, comme cela avait été déjà évoqué par la presse, de relever progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Il a acté l’abandon de sa réforme de 2017 qui n’avait pas pu voir le jour avec le surgissement de la pandémie.  Emmanuel Macron a ensuite plaidé pour un investissement massif en faveur de l’indépendance agricole et productive de la France. Il veut ainsi une loi pour la formation et l’installation des agriculteurs afin de renouveler les générations. Le candidat propose aussi d’investir 30 milliards d’euros dans les secteurs d’avenir.

Concernant l’indépendance énergétique, il se fixe comme objectif d' »être la première grande nation à sortir de la dépendance au gaz, au carbone et au charbon ». Il a rappelé les moyens mis en œuvre pour cela : six nouveaux réacteurs nucléaires et la mise à l’étude de huit nouveaux, la puissance solaire multipliée par dix et la construction de 50 parcs éoliens en mer. Il veut aussi développer des filières 100% françaises en matière d’éolien, de solaire et de véhicules électriques. Le candidat s’engage également à rénover 700 000 logements par an.

« Nous devons continuer à gagner en flexibilité et en adaptabilité pour nos armées. » Emmanuel Macron a débuté sa conférence de presse par ses propositions en matière de défense et de citoyenneté. Il veut ainsi « remobiliser les différents leviers de l’engagement ». Cela passe par une généralisation du Service national universel (SNU), mais aussi par « une augmentation des réservistes, qui seront doublés pour les militaires ». Le président sortant propose également de « pouvoir mettre en place un plan de mobilisation civile pour renforcer notre résilience », ce qui selon lui « passera par un renforcement des stocks stratégiques de la nation, par un recensement des compétences des Français volontaires pour être mobilisés en cas de crise grave, mais aussi des capacités des entreprises clés ».

Le candidat souhaite par ailleurs « que nous puissions poursuivre la généralisation du service civique » pour les jeunes, « qui là aussi vient conforter et renforcer la résilience de la nation, [pour] mieux nous défendre face aux crises par un engagement militaire de sécurité intérieure mais aussi civile ». Le président sortant a ensuite développé toute une série d’aides et de réformes pour des catégories spécifiques de la population. Il a, par exemple, promis, s’il est réélu, une « augmentation de 50% de l’allocation de soutien pour les mères célibataires », de 116 à 174 euros par enfant, et la création d’un « droit à la garde d’enfants opposable ». Il veut également alléger les droits de succession et baisser les cotisations pour les indépendants, d’un montant de 550 euros par an pour une personne ayant un revenu équivalent au smic.

Emmanuel Macron a par ailleurs confirmé la suppression de la redevance audiovisuelle et annoncé la réforme du compte épargne temps. Le candidat a aussi détaillé toute une série de mesures à l’égard des seniors. La pension minimale pour une carrière complète sera portée à 1 100 euros pour les retraités. « Une réforme très ambitieuse pour l’autonomie » sera aussi menée en cas de réélection. Sur le modèle de ma Prim’Renov, le candidat promet ma Prim’Adapt afin d’adapter son logement à son niveau d’autonomie.  Par ailleurs, Emmanuel Macron a fermé la porte à l’instauration de la gestation pour autrui. Sur la fin de vie, il propose une « convention citoyenne » avant un hypothétique examen par le Parlement.

C’est la dernière partie de son projet : « le pacte républicain ». Le candidat a notamment évoqué une future loi d’orientation et de programmation pour le ministère de l’Intérieur avec la création de 200 brigades de gendarmerie, le doublement de la présence des forces de sécurité intérieure ou le recrutement de 1 500 cyber-patrouilleurs. En matière de justice, Emmanuel Macron veut embaucher 8 500 magistrats et personnels de justice. Concernant « la maîtrise des frontières », le président sortant souhaite un système « qui fera que le refus d’asile vaudra obligation de quitter le territoire français ». Il désire aussi « refonder le modèle d’intégration républicain » et propose, par exemple, que les titres de séjour de longue durée soient conditionnés à un examen de français et à une insertion dans l’emploi.

Sur l’aspect institutionnel, dont il a confessé ne pas avoir réussi à mettre en œuvre son projet faute d’accord politique sur le sujet, Emmanuel Macron a promis « une commission transpartisane ». Cette commission aura pour but de « rénover nos institutions ». Le candidat s’est notamment dit toujours « favorable à plus de proportionnalité ».

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