Vie municipale chalonnaise : Il n’y a plus d’élus communistes au conseil municipal, une première depuis 43 ans… D’opposant résolu le P.C.F était devenu un allié exigeant pour ses alliés PS
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les communistes chalonnais étaient des opposants résolus aux maires « sociaux-démocrates » que furent Julien Satonnet et Georges Nouelle. Absent de l’arène municipale de 1959 à 1977, en raison du mode de scrutin, le P.C.F a été un allié exigeant de Roger Lagrange entre 1977 et 1983 et de Christophe Sirugue entre 2008 et 2014. Cette force politique ancrée à gauche, entend continuer de peser dans le débat public, pour preuve une pétition pour la réouverture des espaces publics a été lancée. (1).
LES CICATRICES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le P.C.F, est l’une des principales forces politiques du pays, il le demeurera jusqu’en 1969. À l’échelon chalonnais, les communistes chalonnais furent des opposants souvent résolus aux maires (ex-socialistes devenus sociaux-démocrates) d’après-guerre, une attitude sans concession à l’égard de Julien Satonnet, mais aussi et surtout de Georges Nouelle…
Une attitude qui a même durée jusqu’en mars 1965, au second tour des municipales la liste conduite par Victor Ponsot (2) et André Faivre se maintient. En 1971, des listes d’union de la gauche sont présentes dès le premier tour dans de grandes villes, mais aussi par exemple à Chatenoy-le-Royal. À Chalon, le P.C.F ne scelle pas d’alliance avec la « vieille maison socialiste » incarnée localement par Roger Lagrange, mais se retire au soir du premier tour. Évolution. À Saint Rémy, la gauche se rassemble au second tour, permettant l’élection de Claude Souchon, au conseil municipal. Le Docteur Claude Souchon deviendra maire en mars 1977 avec une équipe labellisée d’union de la gauche, tout comme Bernard Dondon à Chatenoy-le-Royal.
ROGER LAGRANGE ACCEPTE SOUS L’INFLUENCE DE LA SECTION PS
M.Lagrange, enseignant ; un temps syndiqué à Force Ouvrière, se tient à distance des communistes. Les plaies issues entre autres de la Seconde Guerre mondiale ont eu des difficultés à se cicatriser sans oublier des divergences sur les politiques nationales, dans les années soixante. Il faudra attendre mars 1977, pour qu’une liste d’union de la gauche se finalise pour les municipales. Cette union à l’échelon de notre ville s’explique par la déclinaison locale des accords PS-PC-MRG scellés à l’échelon national. Autre explication, la présence de Pierre Joxe, proche de François Mitterrand pousse à l’union de la gauche. Enfin, au sein de la C.G.T, les socialistes encartés sont en nombre, y compris dans les instances des unions locale et départementale.
LE TEMPS DU PROGRAMME COMMUN. UN P.C.F RAYONNANT, Y COMPRIS DANS LE CHALONNAIS
En mars 1977, la droite locale dans un tract ne manque pas de dénoncer « les socialistes sous l’influence du P.C et de la C.G.T »… La campagne est rapide et au soir du premier tour la liste conduite par Claude Icart distancée par celle de Roger Lagrange. À ces côtés, Mrs Joxe et Mathus, mais aussi plusieurs communistes dont Marcel Bossu, Roger Thivent, Monique Becouze, Yves Boudias, Jean De Almeida, Richard Béninger, (3) benjamin du conseil municipal, alors dirigeant départemental des Jeunesses communistes. Le P.C.F possède alors une réelle implantation, pas seulement dans les entreprises et quartiers, au sein des associations de locataires, du monde combattant et dans le secteur de la culture, mais il déclinera après la victoire de François Mitterrand en mai 1981.
UN Allié EXIGEANT, MAIS FIDÈLE A L’UNION
Les communes de Lux, Champforgeuil ont eu un maire communiste ainsi qu’Oslon (4) et des municipalités d’union de la gauche… Ils seront remplacés par des socialistes. C’est dans cette période, que le P.C.F transfère son siège départemental de la rue Gloriette à la rue Théodore de Foudras., possédant un local pour la section chalonnaise, rue de Belfort. En août 1977, les sièges des locaux du P.C.F (Rue Gloriette) et de la section socialiste, rue Philibert Léon Couturier, sont dévastés suite à deux attentats.
Entre 1983, jusqu’aux dernières municipales, il y a toujours eu une présence communiste, avec Daniel Bachelet, Chantal Forest, Jacky Dubois, Lucien Matron notamment sans oublier Noémie Danjour.
Le P.C.F a plaidé pour l’union, en vain, pour les dernières municipales de 2020. Dans le même temps, sa représentation à l’échelon de l’agglomération s’est réduite, y compris à Saint Rémy, par exemple.
« Il a été un allié toujours présent, souvent exigeant, mais d’une grande fidélité » constate un militant socialiste plus méfiant l’égard des élus écologistes.
(1) Pétition sur le site change.org
(2) Victor Ponsot, avait été maire de Beynat, une commune de Corrèze au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il conduit dans notre ville une liste communiste dès 1959 en tandem avec André Faivre, tête de liste d’union de la gauche en 1977 à Montceau-les-Mines. Sur cette liste figurait Paul Demougeot, devenu conseiller municipal F.N de 1995 à 2001 dans notre ville.
(3) Actuelle tête de liste à Chagny, entre temps Richard Béninger a dirigé le quotidien « L’Humanité » et il a été conseiller municipal en région Parisienne. Il a dirigé une société de diffusion de presse se trouvant à Sevrey.
(4) Georges Rebillard, maire de Lux de 1977 à 1995 -Michel Guichard lui succédera jusqu’en 2005 – Jean Louis Sommier (PS a pris la succession de Lucien Navarette à Champforgeuil- Daniel Thibert (Divers Gauche) est élu après Serge Bugaud, maire d’Oslon de 1983 à 1995.
Lors des municipales d’octobre 1947 et d’avril 1953, il y a eu respectivement 7 et 6 élus P.C. F au sein du conseil municipal de Chalon.
Photo de UNE CTV : L’actuel siège de la Fédération départementale du P.C.F, 30 rue Théodore de Foudras. Elle se trouvait avant, rue gloriette. En Août 1977, le local fédéral du P.C.F 71 a été détruit suite à un attentat, ceux de la section chalonnaise, rue Philibert Léon Couturier ont été endommagés la même nuit.
Les querelles politiques ont toujours conduisent au désastre d ou l arrivee du FN heureusement le casting de ce parti était mauvais