Poutine reconnaît l’indépendance de Donetsk et Lougansk en Ukraine

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(Dessin 23 février) Vladimir Poutine a décidé, lundi 21 février, de reconnaître l’indépendance des séparatistes prorusses en Ukraine, et a signé dans la foulée des accords « d’amitié et d’entraide » avec ces territoires. « Je juge nécessaire de prendre cette décision qui était mûre depuis longtemps : immédiatement reconnaître l’indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk », a dit le président russe dans une allocution télévisée.

Il a demandé au Parlement russe « d’approuver cette décision puis de ratifier les accords d’amitié et d’entraide avec les deux républiques ». Il a signé dans la foulée les accords avec les dirigeants de ces deux territoires, parrainés depuis huit ans par la Russie dans la guerre qui les opposent à Kiev. Le contenu n’a pas été dévoilé.

Une reconnaissance russe des séparatistes vient court-circuiter le processus de paix issu des accords de Minsk de 2015, signé par la Russie et l’Ukraine, sous médiation franco-allemande, et qui visait justement un retour sous souveraineté ukrainienne de ces zones. Cette décision ouvre la voie à un appel à l’aide à la Russie de la part de ces territoires en tant qu’États souverains et donc l’entrée de forces russes dans ces régions. Le scénario a un précédent : en 2008, le Kremlin a reconnu l’indépendance de deux « républiques » séparatistes prorusses en Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, après une guerre éclair contre Tbilissi, ex-république soviétique qui, comme l’Ukraine, ambitionne de rejoindre l’Otan.

Dans son discours long de 65 minutes, Vladimir Poutine a passé en revue l’histoire des relations russo-ukrainiennes depuis des siècles et exposé une thèse selon laquelle l’Ukraine est une nation créée de toute pièce à l’époque soviétique avec des territoires essentiellement pris à la Russie. « L’Ukraine contemporaine a été entièrement et totalement crée par la Russie bolchévique et communiste », a-t-il dit, lui qui a déjà écrit un long article exposant cette idée et sa théorie selon laquelle l’Ukraine et la Russie ne sont en fait qu’un pays et qu’un peuple. Durant l’allocution, il est apparu visiblement remonté voire menaçant à l’égard des autorités ukrainiennes, accusées de s’en prendre aux Russes et russophones du pays, les accusant une fois encore d’orchestrer « un génocide qui touche quatre millions de personnes ».

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