Une campagne peut en cacher une autre. Emmanuel Macron reprend son tour de France dans le Limousin. Après le Cher et l’Allier mi-décembre, puis l’Aisne et le Nord, le chef de l’État se rend dans la Creuse ce lundi 24 janvier, puis en Haute-Vienne le lendemain. Mais avec quels habits: ceux de président de la République ou ceux de candidat à sa réélection?

Le programme s’annonce en tout cas chargé pour cette nouvelle tournée régionale. Emmanuel Macron, qui ne s’est pas encore officiellement lancé dans la course, va sillonner le coin, de Bourganeuf (2700) à Ahun (1400 habitants), en passant par Saint Léonard-de-Noblat (4600) ou Oradour-sur-Glane (2500), avec cinq ministres dans ses valises. Au menu: une table ronde dans une maison de santé pluridisciplinaire, une rencontre avec des jeunes dans un lycée agricole ou la visite d’espace collaboratif et partagé. Le tout, avec un fil rouge: “S’intéresser aux problématiques de la ruralité”, selon les mots de l’Élysée.

Pour ce déplacement, Emmanuel Macron sera ”à l’écoute” des territoires pour “faire un point sur les différents dispositifs mis en place” au fil du quinquennat, expliquait la présidence de la République en fin de semaine dernière, en se targuant d’un “bilan inédit en matière de rapport à la ruralité.” Parmi les réalisations, l’Élysée met en avant l’ouverture de maisons “France services” – 2000 sur le territoire- ou la création de postes d’emplois aidés, des “volontaires territoriaux en administration”.

Plus concrètement, s’il ne prévoit pas d’annonce en particulier (ni sur les dossiers ni sur sa candidature) le chef de l’État pourra surtout balayer de nombreux sujets prégnants, comme en témoigne la ribambelle de ministres qui l’accompagne (Olivier Véran, Jacqueline Gourrault, Amélie de Montchalin, Julien Denormandie et Joël Guiraud).“Il va concentrer sa réflexion, ses échanges, sa prise de pouls autour de trois axes de priorités et de préoccupations, selon l’Élysée qui cite: la jeunesse, la démographie médicale et l’accès aux services publics”. On pourrait ajouter à ce triptyque, les zones blanches numériques, ou les difficultés du monde agricole… autant de thématiques et points sensibles deux mois et demi de l’élection présidentielle.

La Creuse, là où le président de la République pose ses valises ce lundi, possède une des densités médicales les plus faibles de la région et le nombre de généralistes a diminué de 13% en 2017. Un sujet qui sera évidemment abordé par le chef de l’État. Tout l’enjeu, ici, reste de convaincre les jeunes médecins diplômés, qui préfèrent le plus souvent s’installer en ville. “Le président posera la question de passer à des étapes supplémentaires” pour les inciter à s’installer sur place, car “les efforts faits pour créer des maisons de santé ne comblent pas le gap démographique”, indiquent ses conseillers. Une façon de s’emparer d’un sujet, attendu par les électeurs, sur lequel les principaux candidats déclarés se sont déjà positionnés. Quatre jours avant cette visite, Valérie Pécresse, l’une de ses adversaires les plus dangereuses pour le printemps prochain, proposait par exemple de créer une 4e année obligatoire dans les déserts médicaux pour les étudiants en médecine

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