A cinq jours de la fin officielle du grand débat national, La République en marche a mis dimanche sur la table ses propositions, dont l’instauration d’un jour de travail supplémentaire pour financer la dépendance, mais les premières réponses de l’exécutif attendront avril. Avant le coup de sifflet final programmé vendredi, le parti présidentiel, qui veut être « l’aiguillon de la majorité » selon son patron Stanislas Guerini, a mis en exergue ses contributions lors d’un meeting devant environ 600 sympathisants – et une poignée de « gilets jaunes » – à Chartres.
LREM, qui avait dévoilé dès samedi certaines de ses pistes, a complété le panel, issu de 3.500 contributions en ligne et de 50 auditions, au sein de quatre groupes de travail. M. Guerini a ainsi évoqué la possibilité de « travailler un jour supplémentaire » afin de financer la dépendance, à l’image de la journée de solidarité instaurée en 2004. « C’est un vrai débat de société que nous lançons aujourd’hui », a souligné le délégué général devant la presse.
Parmi les autres mesures avancées dimanche, le plafonnement de l’indemnisation du chômage, « peut-être à 5.000 euros » selon la députée Bénédicte Peyrol, et encore la taxation des produits non démontables et non réparables. Samedi, M. Guerini avait ouvert la porte à une réindexation des retraites, alors que le gouvernement avait décidé de limiter à 0,3% la revalorisation des pensions en 2019, bien en-deçà de l’inflation.
Cette mesure a été accueillie avec sarcasme dimanche par la cheffe de file des députés socialistes Valérie Rabault, qui a souligné sur Twitter qu’un recours de son groupe devant le Conseil constitutionnel avait déjà annulé cette « non-revalorisation » pour 2020. Autre contribution : le n°1 LREM avait évoqué des « propositions de loi citoyennes ». « Dès qu’un sujet mobilise un certain seuil de citoyens, un million par exemple, un projet de loi est élaboré par une conférence de consensus de citoyens tirés au sort, avant d’être examiné par l’Assemblée », a précisé M. Guerini au Parisien.
Le mouvement propose également « une meilleure prise en compte du vote blanc » ou encore un « alourdissement de l’impôt sur la fortune immobilière », qui a remplacé l’ISF. Cette restitution des « marcheurs » ouvre le temps prochain des synthèses des consultations menées depuis la mi-janvier. Une « dizaine de ministres » devaient se réunir en parallèle dimanche autour d’Edouard Philippe pour « une réunion de travail et un point d’étape et de calendrier, avant le lancement d’une nouvelle phase », a indiqué Matignon à l’AFP.