Lavrov déclare que la neutralité de l’Ukraine est sérieusement discutée

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La neutralité de l’Ukraine est au coeur des négociations russo-ukrainiennes pour mettre fin à l’offensive militaire russe dans ce pays, a indiqué ce mercredi 16 mars le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Mais l’Ukraine a ses exigences et ne compte pas transiger.  “Le statut neutre (de l’Ukraine) fait l’objet de discussions sérieuses et c’est en lien avec les garanties de sécurité” que réclament également Kiev et Moscou, a dit Sergueï Lavrov dans un entretien au média russe RBK. “C’est ce qui est discuté actuellement dans les négociations, il y a des formules très concrètes qui je pense sont proches d’un accord”, a-t-il ajouté, tout en relevant que les pourparlers “ne sont pas faciles”.

Un autre responsable russe a évoqué un statut comparable à celui de la Suède et de l’Autriche, deux pays respectivement neutre et non aligné mais ancrés dans la sphère géopolitique occidentale.   Mais l’Ukraine a de son côté demandé des “garanties de sécurité absolues” face à la Russie tout en rejetant cette idée d’un modèle de “neutralité suédois ou autrichien” avancée par Moscou. “L’Ukraine est maintenant en état de guerre directe avec la Russie. Par conséquent, le modèle ne peut être qu’‘ukrainien’”, a déclaré un des négociateurs ukrainiens Mykhaïlo Podoliak dans des commentaires publiés par la présidence. Il précise vouloir des “garanties de sécurité absolues” face à la Russie et dont les signataires s’engageraient à intervenir du côté de l’Ukraine en cas d’agression.

Cela signifie que les signataires des garanties ne restent pas à l’écart en cas d’attaque contre l’Ukraine comme c’est le cas aujourd’hui, mais qu’ils prendront une part active au conflit aux côtés de l’Ukraine” et lui fourniront “immédiatement” les armes nécessaires, a détaillé Mykhaïlo Podoliak.  Kiev réclame également l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine en cas d’offensive contre son territoire, a-t-il ajouté.

Le statut neutre de l’Ukraine implique qu’elle renonce à rejoindre l’Otan. Or mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé qu’il fallait “reconnaître” que son pays ne rejoindrait jamais l’Alliance atlantique.  Ce dossier est un des motifs avancés par la Russie pour justifier son offensive en Ukraine, Moscou considérant l’Alliance comme une menace existentielle. Selon la partie ukrainienne, des “contradictions profondes” persistent dans les pourparlers russo-ukrainiens qui se poursuivent ce mercredi. Mais un “compromis” est encore possible, a estimé mardi un conseiller du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.

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