Emmanuel Macron s’apprête à ressusciter une institution née dans l’après-guerre, dont il confiera les rênes à un briscard de la politique. François Bayrou sera nommé haut-commissaire au plan et à la prospective lors du Conseil des ministres, jeudi 3 septembre. Derrière ce titre un peu ronflant, quel sera vraiment le rôle du patron du MoDem ? Les questions (et critiques) sont nombreuses sur ce nouveau job qui permet au maire de Pau de faire son grand retour.

Le commissariat général du plan a été créé en 1946 par le général de Gaulle. A l’époque, l’objectif était de reconstruire le pays, relancer l’économie et moderniser la France avec des plans quinquennaux. Le tout premier commissaire, Jean Monnet, avait choisi de créer des commissions thématiques, avec des représentants des syndicats, du patronat, de l’Etat ainsi que des experts pour plancher sur l’avenir du charbon ou du train par exemple.

L’idée de recréer un haut-commissariat au plan a surgi en pleine crise du coronavirus. Dans son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron évoquait déjà le devoir de « bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience qui seules peuvent permettre de faire face aux crises à venir ». Les choses se sont précisées après le remaniement de juillet, lorsque le nouveau Premier ministre Jean Castex a annoncé son souhait de « rééclairer l’action publique d’une vision de long terme ».

« On a besoin d’avoir, au service du président et du gouvernement, une instance qui réfléchit à plus long terme et avec moins de contraintes, en connaissant le pays », a confirmé Emmanuel Macron le 28 août. Le président a indiqué qu’il rédigera lui-même la lettre de mission de François Bayrou. On sait déjà que François Bayrou a obtenu gain de cause sur un point : selon Le Figaro, il sera rattaché à l’Elysée, et non à Matignon. Au passage, cela lui permettra de rester maire de Pau, puisqu’il ne sera pas membre du gouvernement et ne sera donc pas soumis aux règles de non-cumul des mandats. C’est aussi pratique car il a été mis en examen en décembre 2019 pour « complicité de détournement de fonds publics » dans l’affaire des assistants parlementaires.

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