Elles sont facilement mobilisables mais très néfastes pour le climat. Face au risque de pénurie d’électricité, les centrales à charbon françaises vont augmenter leur production cet hiver. Le ministère de la Transition écologique a mis en consultation un projet de décret qui doit permettre d’augmenter, temporairement, le plafond de temps de production de ces centrales.

Ce sont les centrales de Cordemais, en Loire Atlantique et de Saint-Avold, en Moselle, les deux dernières en activité qui vont être mises à contribution. À elles deux, elles représentent 1% de la production électrique française. Elles sont surtout utiles en appoint, notamment lors des pics de consommation hivernaux, quand il fait froid et en cas de manque de vent pour faire tourner les éoliennes. Le projet de décret mis en consultation jusqu’au 20 janvier permet de faire tourner ces centrales jusqu’à 1 000 heures, rien que sur les mois de janvier et de février et durant 600 heures pour le reste de l’année 2022. Au total, Cordemais et Saint Avold vont pouvoir fonctionner au-delà du double de la limite légale (700 heures par an).

La promesse d’Emmanuel Macron de fermer d’ici 2022 les dernières centrales à charbon est-elle remise en cause ? Non, assure le ministère de la Transition écologique. Ce relèvement du plafond d’utilisation est provisoire, précise les équipes de Barbara Pompili. La centrale de Saint-Avold est toujours censée fermer au printemps et celle de Cordemais en 2024. Mais avec ce décret, c’est un million de tonnes supplémentaire de CO2 qui seront rejetées dans l’atmosphère. La France en émet déjà 450 millions par an.

Alors pourquoi ce besoin d’augmenter la production des centrales à charbon ? À cause, principalement, de l’arrêt simultané de 15 réacteurs nucléaires, au dernier pointage d’EDF. Une situation inédite due à la perturbation des opérations de maintenance lors des confinements et à la mise à l’arrêt des quatre plus puissants réacteurs de France pour raisons de sûreté. Dans ces conditions, le gestionnaire du réseau d’électricité, RTE, a alerté sur la sécurité de l’approvisionnement électrique cet hiver. Les politiques de sobriété énergétique et les importations d’électricité risquent de ne pas suffire à compenser la baisse de production. RTE n’exclut pas des coupures de courant si nécessaire.

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