Interview de la scénariste Christelle Berthevas. C’est son histoire qui est à l’origine du film de Arnaud des Pallières Orpheline.
Elle a écrit deux scénarios pour le réalisateur Arnaud des Pallières.

  • 2016 – Orpheline
  • 2012 – Michael Kohlhaas

Une collaboration La Bobine – ChalonTV

Le film Orpheline projeté à la Bobine le jeudi 11 mai 2017

Orpheline a eu le Bayard d’or du meilleur film à Namur.

Que ce soit Michael Kohlhass, précédent long métrage d’Arnaud des Pallières, mettant en scène un personnage unique, ou Orpheline, film intimiste aux interprètes multiples, les films de ce réalisateur exigent tous l’écoute et l’attention du regard.

Orpheline, par sa construction particulière en est un exemple flagrant.
C’est un portrait de femme, la radioscopie d’une héroïne émiettée en pleine déconstruction. La métamorphose de cette femme est interprétée par quatre actrices différentes (Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot et Vega Cuzytek). On découvre l’héroïne presque trentenaire, puis on remonte le temps, on la voit à vingt ans, puis adolescente et enfant. Bien que les quatre actrices aient une certaine ressemblance, c’est moins le changement physique qui intéresse le réalisateur que la captation, à chaque étape de leur vie, d’une nouvelle personnalité et d’un autre rapport au monde. L’unité secrète du portrait, au-delà des changements de visage, tient à une mise en scène qui atteint un extraordinaire degré d’incarnation. À aucun moment, le procédé de substitution d’une actrice par une autre ne paraît artificiel, mais au contraire démultiplie la force romanesque du film.
Le scénario puise dans l’histoire personnelle de la co-scénariste Christelle Berthevas, fil conducteur intime et singulier. Enfant, l’héroïne est témoin d’un drame qui la coupe de sa famille et fera d’elle l’orpheline des périodes suivantes. En déroulant ce fil, Arnaud des Pallières mène son récit comme un polar à suspense où l’on passe de la violence à la lumière pour revenir à la noirceur…

La petite Kiki passe son enfance à la campagne. Son existence est bouleversée par une tragique partie de cache-cache. Quelques années plus tard, l’adolescente, baptisée Karine, multiplie les fugues et les rencontres amoureuses pour échapper au foyer familial. A 20 ans, jeune provinciale devenue Sandra, elle monte à Paris. Les années passent, elle se fait appeler Renée, directrice d’école et pense désormais être une femme accomplie, débarrassée de son passé…

Ce que nous propose Orpheline, c’est un programme ambitieux, confinant à l’universel, qui concerne les « moi » successifs de tout un chacun – les personnes différentes, étrangères les unes aux autres que nous sommes amenés à devenir au cours de notre existence – en définitive le programme d’une vie.

Source : La Bobine

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