Le ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, a visité le Centre Pénitentiaire** (C.P) de Varennes, vendredi après-midi 27 août. Une visite ponctuée d’annonces, de rencontres et d’échanges avec les personnels, mais aussi avec les différents partenaires et élus départementaux et locaux à la salle des fêtes de Varennes…

Interview vidéo du Ministre (après sa visite et sa réunion avec les élus – Varennes )

UN CONSENSUS POUR LE CENTRE ÉDUCATIF FERMÉ 

« Il y a consensus », a déclaré le ministre après une réunion consacrée notamment à la création d’un Centre Éducatif Fermé* (C.E.F) sur un site d’un hectare jouxtant le centre pénitentiaire (C.P). Ce dernier regroupant à la fois une maison d’arrêt et un Centre de Détention a été ouvert en 1991, il y a 30 ans… Cinq ans, après l’annonce d’une première tentative d’implantation sur le territoire de la commune de Crissey, en août 1986… Il n’y avait alors pas eu de consensus… Les élus de Crissey rejetant le projet, plutôt bien accueilli à Varennes. Il est vrai que le C.P se trouve plus près de Saint Ambreuil que du bourg de Varennes. « Avec une population carcérale de 450 personnes environ, cela augmenta la population de Varennes » a déclaré, le maire, Éric Valentin, affichant une satisfaction d’accueillir, le ministre, mais aussi les autorités préfectorales, pénitentiaires, judiciaires, les parlementaires Cécile Untermaier, Raphaël Gauvain, Rémi Rebeyrotte et les sénateurs Jérôme Durain et Fabien Genet, ainsi que le Président du conseil départemental, André Accary.

Abandonné donc le projet d’implantation du C.E.F à Chardonnay qui faisait suite à la fermeture de Fragny, à Autun. « Une structure comme celle-ci, c’est de l’investissement humain très lourd », relevait un cadre de la « Sauvegarde 71 ».

RECONNAISSANCE ET REVALORISATION DES PERSONNELS 

« La région Bourgogne avec la D.S.I.P (Direction interrégionale des services pénitentiaires) a porté le concept de Surveillant acteur », a rappelé le ministre. « Les surveillants ne sont pas seulement là pour ouvrir et fermer les cellules, ils sont en première ligne. Cet objectif est complété par le renforcement de la sécurité, le développement de la formation devait mettre en avant le ministre. Le directeur du Centre Pénitentiaire, Renaud *Laccince, en présentant la structure avait insisté sur l’objectif de réinsertion et de mise au travail pour les personnes condamnées avec des ateliers d’Héliculture et de fabrication de miel.

OBJECTIF : 50 % DES DÉTENUS AU TRAVAIL – UNE BOULANGERIE ET UN DOJO

Autre sujet développé, le travail des détenus lors de la détention, “ notre objectif, c’est d’atteindre les 50 %. Le travail, c’est contribuer à la réinsertion, c’est l’accès à des droits sociaux c’est lutter contre la récidive ” a remarqué M. Dupond-Moretti. À Varennes, prochainement, des détenus fabriqueront eux-mêmes leur pain en partenariat avec l’entreprise chalonnaise “ Palet Vert ”. Une boulangerie a été inaugurée ainsi que le Dojo, portant le nom de David Maurice, un surveillant disparu trop tôt***. Hier, à Varennes, il y avait donc du “en même temps”, pour les surveillants et pour les détenus…

Les + de CTV

Les prisons françaises sont gérées par la Direction de l’administration pénitentiaire, rattachée directement au ministère de la Justice et ce depuis 1911.

Le régime d’exécution de la peine de privation de liberté concilie la protection de la société, la sanction du condamné et les intérêts de la victime avec la nécessité de préparer l’insertion ou la réinsertion de la personne détenue afin de lui permettre de mener une vie responsable et de prévenir la commission de nouvelles infractions.

Loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 – article 1

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*Exemples de MISSIONS DU CENTRE ÉDUCATIF

Nature du placement

  • Les mineurs sont placés par un Magistrat dans un cadre pénal en exécution d’une décision de contrôle judiciaire, d’un jugement prononçant un sursis assorti d’une mesure de mise à l’épreuve ou dans le cadre d’un aménagement de peines.

Objectifs du placement

  • Faire émerger, développer et valoriser chez le mineur ses potentiels et ses capacités à établir des relations à l’autre ;
  • Aider le mineur à se situer dans une perspective de projet de vie et d’insertion.

Mise en œuvre du placement

  • Un programme intense d’activités supports, un soutien éducatif individuel, un accompagnement infirmier, une prise en charge psychologique et des temps de scolarisation en interne délivrés par un professeur des écoles mis à disposition dans l’établissement par l’Education Nationale.
  • Un appui sur un environnement partenarial pour mener à bien la mission : Services PJJ, CMPP, Médecins de ville, CHU, Ets scolaires, CSAPA, associations sportives et culturelles, …

Encadrement des mineurs

  • Equipe pluridisciplinaire composée de personnel éducatif (éducateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, animateurs, éducateurs techniques, éducateur sportif), infirmière, psychologue, maîtresse de maison et veilleur de nuit.
  • Trois cadres pour encadrer la mission et assurer des astreintes la nuit et le week-end.

CAPACITÉ DE PRISE EN CHARGE

  • La capacité d’hébergement est de 10 places pour des mineurs de plus 13 ans et de moins de 16 ans (moyenne de 25 jeunes par an).
  • Accueil des mineurs au fur et à mesure des demandes des Magistrats ; La prise en charge de chaque jeune est continue pendant maximum 6 mois (toutefois renouvelable sur décision du Magistrat).
  • Fonctionnement de l’établissement toute l’année, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

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** Les centres pénitentiaires sont, en France, des établissements pénitentiaires qui regroupent plusieurs types de régimes de détention : centre de détention, maison centrale, maison d’arrêt et centre pour peines aménagées.

  • La maison d’arrêt est un établissement pénitentiaire qui reçoit les personnes prévenues en détention provisoire (détenues en attente de jugement ou dont la condamnation n’est pas définitive), les personnes condamnées dont la peine ou le reliquat de peine n’excède pas deux ans et les condamnés en attente d’affectation dans un établissement pour peines.
  • Le centre de détention accueille les condamnés de deux ans et plus considérés comme présentant les perspectives de réinsertion les meilleures. À ce titre, les Centres de Détention ont un régime de détention principalement orienté vers la socialisation des détenus. Sur le territoire français, il y a aujourd’hui 25 centres de détention
  • Les maisons centrales sont destinées à accueillir les détenus les plus difficiles. Les maisons centrales et les quartiers maison centrale comportent une organisation et un régime de sécurité renforcé dont les modalités internes permettent également de préserver et de développer les possibilités de réinsertion sociale des condamnés.

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*** David Maurice : Très impliqué dans son métier et apprécié de tous, David Maurice est mort en 2015. Il est entré dans l’administration pénitentiaire en 1974. Il arrive à Varennes en 2002. Il devient surveillant brigadier en 2014.

Photos et vidéo : Dominique Gaye

 

 

 

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