Si l’objectif était de ressouder le couple franco-allemand après plusieurs mois de tensions et d’incompréhension, c’est réussi. Car c’est une belle opération politique qu’ont mené de concert Emmanuel Macron et Angela Merkel au profit de cette Europe qui n’en finit pas de se fissurer. Bien sûr, l’opération l’aurait été davantage si la chancelière allemande n’avait été contrainte de s’abstenir pour ménager le SPD, son partenaire de coalition. Mais, cette fois, l’ensemble des États membres sont à bord et sont parvenus mardi à se mettre d’accord sur les nominations aux plus hautes responsabilités de l’Union européenne.

La ministre allemande de la Défense (CDU) Ursula von der Leyen est choisie à la présidence de la Commission européenne pour succéder à Jean-Claude Juncker. La Française Christine Lagarde, actuelle directrice générale du FMI, ex-ministre de Nicolas Sarkozy mais jamais membre de feu l’UMP, est proposée pour la présidence de la Banque centrale européenne, où elle prendra la suite de Mario Draghi. L’une et l’autre ont passé une étape. Il leur faudra encore obtenir le feu vert des eurodéputés à la mi-juillet pour la première, et celui des gouverneurs des banques centrales pour la seconde.

Le ticket von der Leyen-Lagarde, proposé lundi soir par Macron à la chancelière allemande, permet à la France et à l’Allemagne d’obtenir chacune un poste européen d’envergure. La droite européenne, arrivée en tête des élections, va conserver la présidence de la Commission qui, en vertu d’un accord adopté avant le scrutin, devait revenir au Spitzenkandidat du PPE Manfred Weber. Emmanuel Macron «tue» bel et bien la procédure du Spitzenkandidat et pose des jalons pour de futures listes transnationales.

En permettant à deux femmes d’accéder pour la première fois à ces responsabilités européennes de premier plan, c’est un message de modernité qui est adressé aux citoyens européens. Le président français, qui avait fait de la parité une condition préalable à ces nominations, enregistre sur ce point une victoire nette et sans appel. «C’est quelque chose qui est très important pour lui», répétait-on côté français ces derniers jours. «C’est la première femme» à la tête de la Commission et «la première fois depuis 52 ans que l’Allemagne» occupe la présidence de la Commission, s’est réjoui la chancelière.

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