La campagne pour l’élection présidentielle 2022 va enfin pouvoir vraiment commencer. Le paysage s’est éclairci ce samedi avec la fin du match à cinq des candidats à l’investiture de la droite républicaine, remporté assez largement par une femme, une première dans l’histoire du vieux parti gaulliste, présidente de la région capitale et chiraquienne historique, mariée à un corrézien de surcroît. Valérie Pécresse, qui avait été réélue à la tête de la région Île-de-France l’an dernier malgré le tir de barrage macroniste qui avait mis en face d’elle ses principaux ministres, s’est nettement imposée ce samedi face au très droitier Eric Ciotti, président du Conseil général des Alpes-Maritimes, par 60,95% des voix exprimées au second tour du Congrès des LR.

Cette victoire sans conteste est une sacrée revanche pour la présidente de la région Île-de-France, affranchie des attaches partisanes depuis le lancement de son mouvement Libres (référence au livre écrit par Nicolas Sarkozy dont elle a été l’une des principales ministres en 2007 avec la réforme des universités puis le Budget). Elle a marqué des points au cours des trois grands débats télévisés qui l’ont opposée à Eric Ciotti, Michel Barnier, Xavier Bertrand et Philippe Juvin. Les trois derniers l’ont d’ailleurs soutenue pour le round final. Alors que son adversaire Eric Ciotti a sans doute reçu le baiser de la mort en étant soutenu par le polémiste d’extrême-droite Eric Zemmour. Dans un tweet, jeudi dernier, l’ancien éditorialiste vedette de Vincent Bolloré avait écrit « heureux, cher Eric, de voir nos idées si largement partagées par les militants LR. Le RPR n’est pas mort ».

Visiblement, parmi toutes les « fake news » proférées par Zemmour depuis qu’il est entré dans l’arène, celle-ci figurera dans les annales, puisque malgré le score de 25,59% de Ciotti qui a viré en tête de la primaire, les militants de la droite républicaine ont choisi avec Valérie Pécresse une ligne plus républicaine, adressant un signal clair à tous ceux qui veulent voir disparaître la « digue » érigée par Jacques Chirac en avril 2002 lors de son affrontement avec Jean-Marie Le Pen : aucun compromis possible avec l’extrême-droite.

La victoire de Valérie Pécresse est ainsi un double message : il remet cette digue au centre du jeu et fait de la candidate LR l’adversaire du camp extrémiste incarné par la double candidature d’Eric Zemmour (encore très instable, le polémiste étant en chute dans les sondages et peinant à obtenir ses 500 signatures) et de Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national que Valérie Pécresse continue d’ailleurs d’appeler le FN lors des débat au conseil de la Région Ile-de-France.

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