Abdelaziz Bouteflika renonce à briguer un 5e mandat

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Le sixième président de l’Algérie indépendante a renoncé a briguer un cinquième mandat constitutif et reporté sine die la présidentielle, après deux semaines de manifestations inédites. Atteint depuis 2005 d’un cancer de l’estomac, Abdelaziz Bouteflika, extrêmement affaibli par un AVC qui l’a cloué dans un fauteur roulant depuis 2013 faisait face depuis plusieurs semaines à une contestation d’ampleur débuté le 22 février. « Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République », écrit Bouteflika dans texte publié par l’agence nationale APS.

Le président Bouteflika avait regagné l’Algérie dimanche, à l’issue de deux semaines d’hospitalisation en Suisse pour des « examens médicaux ». Dans ce message à la nation publié ce lundi 11 mars à trois jours de la publication par le Conseil constitutionnel de la liste définitive des candidats admis, il précise que la présidentielle aura lieu « dans le prolongement » d’une conférence nationale « chargée de réformer le système politique et d’élaborer un projet de Constitution d’ici fin 2019. » En s’engageant dans ce texte « à remettre les charges et les prérogatives de président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu. »

Abdelaziz Bouteflika annonce qu' »il n’y aura pas d’élection présidentielle le 18 avril prochain ». Il indique qu’il restera chef de l’Etat au-delà de l’expiration de son mandat le 28 avril 2019, et ce jusqu’à l’élection d’un successeur. Aucun texte – Constitution ou loi – n’est invoqué dans le message du président pour reporter la présidentielle. Pour la spécialiste de droit constitutionnel Fatiha Benabou, professeur à l’Université d’Alger, « il n’y a pas de base légale pour reporter les élections. En cas de crise politique, la Constitution algérienne est partiellement ineffective ».

Mais le chef de l’Etat se charge de tracer les contours de la prochaine présidentielle. L’élection « aura lieu dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante (…) équitablement représentative de la société algérienne » et qui « devra s’efforcer de compléter son mandat avant la fin de l’année 2019 ». Cette conférence, qui sera conduite par une « personnalité d’envergure nationale, indépendante, consensuelle et expérimentée », « fixera souverainement la date de l’élection présidentielle à laquelle je ne serai en aucun cas candidat », assure-t-il.

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