Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 13 septembre, une « loi en 2020 » visant à créer « un revenu universel d’activité » qui fusionnerait plusieurs prestations sociales pour « garantir un seuil minimal de dignité » à tous. Le chef de l’Etat a fait cette annonce lors du lancement, très attendu, de sa « stratégie » de lutte contre la pauvreté, organisée au musée de l’Homme à Paris. Dans son discours, Emmanuel Macron a mis l’accent sur la nécessité de retrouver un emploi rapidement pour combattre la pauvreté. Pour y parvenir, il s’est engagé à la création d’un « service public de l’insertion ». Le « revenu universel d’activité » constitue un outil de cette « politique d’insertion ». Il doit permettre de « sortir de la pauvreté » une personne sans emploi ou à faible revenu sans pour autant se substituer à un salaire.
« On ne doit pas demander aux gens de faire ce qu’ils ne peuvent pas. Mais on doit leur demander de faire leur part. Et ils doivent la faire », a déclaré Emmanuel Macron. « La pauvreté doit être un état transitoire, au pire. Un retour à l’activité doit être le plus rapide possible », a-t-il insisté peu après.Cette réforme doit « inciter à l’activité », « puisque chaque euro gagné par son travail se traduira par une augmentation du revenu disponible », a précisé le gouvernement, après le discours du chef de l’Etat, dans un dossier de presse.
Comment, alors, s’assurer que chaque bénéficiaire de ce revenu trouve une activité qui lui correspond ? Par « un contrat d’engagement et de responsabilité réciproque », répond le chef de l’Etat. Ce document « sera généralisé et signé, affichant pour les bénéficiaires du revenu universel d’activité sans emploi le droit à l’accompagnement et l’obligation d’inscription dans un parcours d’insertion ». Chaque bénéficiaire ne pourra pas refuser « plus de deux offres raisonnables d’emploi ou d’activité figurant dans son contrat ».
Plus largement, ce revenu sera soumis à « des droits et des devoirs supplémentaires ». En contrepartie d’un « droit à être aidé et accompagné (…), nous veillerons à ce que les devoirs soient respectés » par les bénéficiaires, a promis Emmanuel Macron. « Il est inacceptable que certains qui peuvent reprendre un emploi ne le fassent pas. Aussi, au droit à l’accompagnement doit correspondre un devoir et il doit y avoir une sanction si tel n’est pas le cas », a-t-il martelé, se targuant de vouloir combattre « le discours lancinant sur les profiteurs, les assistés qui rongent le pays, instille le venin ».