[Voir notre reportage Vidéo] Ce mardi 9 juillet 2019, devant la sous-préfecture de Chalon, ils sont venus, une cinquantaine, soutenir les Accompagnants au commissariat, association de Solidarité avec Tou.tes les Immigré.e.s et différentes autres associations engagées en faveur de l’accueil, la défense et le suivi des réfugiés (A.S.T.I, C.I.M.A.D.E, Ligue des Droits de l’Homme, Emmaüs, Collectif Chalon Solidarité Migrants…). Une délégation a été reçue par le secrétaire général de la sous-préfecture, une personne administrativement courtoise, mais si loin du terrain et des réalités concrètes des migrants assignés à résidence et en voie d’expulsion, dira un membre de la délégation.

Au retour de la délégation, un geste hautement symbolique a lieu le long du mur de la sous-préfecture où ont été déposés des panneaux « Solidarité avec les Exilés, Halte aux assignations à résidence, Halte au contrôle au facies, Non au délit de solidarité…).

Un à un, les présents, de l’autre côté de la rue, viennent se saisir d’un panneau et reste immobile le long du mur. Un moment de soutien à tous ceux qui pour fuir la persécution, la dictature, la faim, l’insécurité, la guerre…. tentent de venir, très souvent au péril de leur vie, dans une Europe qui leur paraissait plus fraternelle et accueillante. Que de désillusions… !

Ensuite est dit, à deux voix, un poème très émouvant de Christine Billard « La Lumière est implacable » sur tous ces morts en Méditerranée. François lit, lui, un texte, plus engagé, de refus de cette politique migratoire et de l’asile, cynique, honteuse et criminelle que mènent, selon les organisations, notre France et bien d’autres pays européens.

Les manifestants célèbrent le courage de celles et ceux qui en mer aident les exiler qui fuient l’enfer des camps où ils sont assignés. Ils applaudissent le capitaine Karola Rackete*, à qui la justice italienne a donné raison contre l’avis de son gouvernement. Ils saluent aussi les maraudeurs de Briançon et tous celles et ceux qui, dans les Alpes assistent les exilé.e.s contre les traques policières. Ils appellent les citoyens à résister aux tentatives d’expulsion des exilé.e.s débouté.e.s du droit d’asile et les incitent à les accompagner lors des pointages au commissariat lorsqu’ils/elles sont assigné.e.s à résidence.

Ils déclarent, enfin, leur solidarité indéfectible en pensée et actes à tous ces rejetés et harcelés, solidarité qu’ils leur doivent au nom des droits de l’Homme, au nom de leur dignité et de celle de tous.

*Karola Rackete est une capitaine de navire et activiste allemande. Elle est connue pour avoir forcé le blocus italien en juin 2019, aux commandes du navire humanitaire Sea-Watch 3, à la suite de quoi elle est arrêtée et poursuivie en justice, notamment pour « aide à l’immigration clandestine ». Elle a, en effet, débarqué en Sicile avec 42 personnes secourues en mer deux semaines plus tôt, se passant de l’autorisation des autorités. La justice l’a libérée mardi, considérant que les charges de «résistance avec violence envers un navire de guerre» et «obstruction à la force publique» ne tenaient pas. Elle reste un symbole de la « criminalisation de la solidarité »

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