Alors que le Premier ministre doit dévoiler ce mercredi 11 décembre “l’architecture générale” du système imaginé par l’exécutif, une partie de l’attention se focalise sur ses potentiels éléments “paramétriques”: des mesures d’économies accompagnant la réforme dans le but de combler le déficit annoncé à l’horizon 2025. À l’origine, la réforme voulue par Emmanuel Macron avait été pensée comme “systémique”, avec pour objectif unique de remettre à plat le système actuel des retraites pour l’uniformiser via un système à points. Mais entre-temps, le rapport publié par le Conseil d’orientation des retraites (COR) anticipant un déficit de 8 à 17 milliards d’euros en 2025 a conduit l’exécutif à sérieusement envisager d’inclure des mesures d’économies dans son projet.

Et des mesures de gestion sur les retraites, il n’y en a pas cinquante. Comme ses prédécesseurs, le gouvernement dispose de trois leviers principaux. Un allongement de la durée de cotisation qui passerait par “une mesure d’âge”, comme l’instauration après “l’âge légal de départ” d’un ”âge pivot” à partir duquel un salarié bénéficierait de sa retraite à taux plein. En d’autres termes, un report de deux ou trois ans de l’âge de départ, puisque “l’âge légal” fixé à 62 ans ne permettrait pas à un retraité de bénéficier de la totalité de ses droits.

Autre option paramétrique: l’augmentation des cotisations. Une mesure qui consisterait à demander aux salariés de payer davantage pour résorber le déficit. Ce qui, immanquablement, se verrait sur la fiche de paie, et donc minerait le pouvoir d’achat. À moins de rajouter des heures de travail dans la semaine, ce qui est aussi une façon d’augmenter les cotisations.

Mais pour l’heure, les intentions du gouvernement ne sont pas encore connues, même si Édouard Philippe répète à l’envi qu’il inclurait bien des mesures d’économies dans la réforme. “Il ne faut pas opposer systémique et paramétrique. Il faut prendre en compte la nécessité absolue -absolue !- de mettre en place des transitions acceptables”, a déclaré mardi 10 décembre le Premier ministre lors d’une réunion avec le groupe LREM à l’Assemblée nationale. Sans trop en dévoiler, le locataire de Matignon avait fait savoir que sa préférence allait vers une mesure d’âge. “Il faut dire aux Français clairement, tranquillement, le faire progressivement, que nous allons travailler plus longtemps”, expliquait-il la semaine dernière. Problème: la CFDT, seul syndicat favorable à une réforme systémique, s’oppose catégoriquement à ce type de mesures.

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