Au terme de deux ans de concertation avec les syndicats, le patronat, les organisations professionnelles et les Français, le premier ministre a présenté mercredi devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) le contenu intégral de la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle.«Nous proposons un nouveau pacte entre les générations, commence le premier ministre. Il en refonde profondément les règles pour corriger les injustices, pour l’adapter aux nouvelles trajectoires de carrière, pour prendre en compte les nouvelles précarités.» Système universel de retraites par points.

Fin des régimes spéciaux. «Âge d’équilibre» à 64 ans. Entrée dans le système pour la génération née en 1975. Pension minimum garantie à 1000 euros. Majoration de 5% dès le premier enfant. Prise en compte de la pénibilité… Tout est désormais sur la table, même le calendrier. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 22 janvier, débattu au Parlement à partir de fin février et le «1er janvier 2022, les nouveaux droits seront mis en place et les nouveaux entrants sur le marché du travail intégreront le régime. La réforme sera alors irréversible», selon Édouard Philippe.

Avec ce discours très attendu, il s’agissait pour le premier ministre d’exposer le fonctionnement du système de retraite universel par points, mais aussi de désamorcer la crise sociale qui paralyse le pays depuis le 5 décembre à coups de grèves et de manifestations. «Je voudrais dire que cette réforme n’est pas une bataille, assure-t-il dès le début de son propos. Je sais ce que dans notre histoire, la lutte syndicale a permis d’obtenir. Mais je ne veux pas, dans la France fragmentée d’aujourd’hui, entrer dans la logique du rapport de force.»

À peine son discours terminé, les syndicats se ruent devant les micros et caméras pour dire tout le mal qu’ils pensent du projet de l’exécutif. Si la colère de la CGT n’est pas une surprise, celle de la CFDT en est en revanche une mauvaise. Édouard Philippe espérait obtenir le soutien du syndicat réformiste, promoteur de longue date de la retraite par points. Sauf que Laurent Berger ne voulait pas entendre parler de mesure d’âge. Et qu’Édouard Philippe en a parlé en annonçant la création d’un «âge d’équilibre» à 64 ans pour toucher sa retraite à taux plein. Un système de bonus-malus qui fait toucher moins avant mais plus après. «La seule solution est de travailler un peu plus longtemps et progressivement, comme c’est le cas partout en Europe», se justifie Édouard Philippe. Le mot de trop. «La ligne rouge a été franchie», tranche Laurent Berger. En fin d’après-midi, le syndicat a concrétisé sa menace. Il participera à la manifestation du 17 décembre.

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