Bonne année, bonne santé ! Pas de papiers, circulez !
Chronique d’hiver à Chalon-sur-Saône
A peine un an après l’adoption mouvementée de la loi Collomb, Édouard Philippe a présenté mercredi 6 novembre 2019,
une énième batterie de mesures pour réviser les règles de l’asile, de la naturalisation et de la protection maladie des
immigrés. De nouvelles pierres devraient donc prochainement compléter l’édifice des droits des immigrés – un
empilement législatif vertigineux remanié sans cesse depuis les textes fondateurs du Conseil National de la Résistance
(CNR) signés par le général de Gaulle au sortir de la guerre.
Au moins une centaine de réformes sur l’immigration depuis 1945 !
En effet, la France a voté sur cette question, une loi tous les deux ans en moyenne. Et tous les ministres de l’intérieur, de
droite comme de gauche, ont voulu laisser leur empreinte avant de quitter la place Beauveau – sans compter les
ordonnances, arrêtés, circulaires et décrets qu’ils ont multipliés.
Pour quel résultat ?
Aucun de ces textes n’est parvenu à éteindre le débat brûlant sur l’immigration né au cœur des années 1970.
Qui aurait pu prévoir que les demandes d’asile monteraient en flèche dans les années 2010, alors même que les règles
en avaient été durcies ? La « crise des réfugiés » a montré que les flux migratoires dépendent bien plus des
circonstances extérieures que des décrets. Difficile d’imaginer, comme certains, que les candidats à l’immigration
choisissent la France à l’issue d’une étude comparative minutieuse des législations européennes, à la recherche des
conditions les plus avantageuses…
…alors que pour toute réponse, nos dirigeants, sourds et aveugles, durcissent encore et encore les conditions de survie
des migrants :
Construction, à partir de 2020, de trois nouveaux centres de rétention administrative (CRA) et application
« musclée » des mesures d’éloignement
Évacuation des campements dans le nord-est de Paris après Calais et, plus près de nous, Mâcon
Multiplication des obligations de quitter le territoire français (OQTF)
Affectation de 200 agents supplémentaires à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides),
incités à traiter en priorité les demandes de ressortissants de pays dits d’origine sûre
Durcissement des conditions d’accès à l’aide médicale d’état (AME) et privation pour les demandeurs d’asile, au
mépris de leurs droits, d’accès à la protection maladie pendant les 3 premiers mois après le dépôt de leur
demande
Pour les mineurs non accompagnés (MNA), mise en place en janvier 2020 d’un fichier des mineurs isolés
étrangers, susceptibles d’être concernés par les mesures d’éloignement et d’OQTF dès leur majorité, alors qu’ils
sont scolarisés ou en apprentissage
Etc… etc…
Pour autant, ne baissons pas les bras. Restons vigilants et ensemble, résistons !
Non, les demandeurs d’asile ne sont pas des profiteurs contagieux !
Oui à l’accueil, en dépit des lois qui le menacent !
REJOIGNEZ-NOUS POUR UN CERCLE DE SILENCE
LE 18 JANVIER 2020 A 15h30 PLACE DE BEAUNE
En solidarité avec les associations Les accompagnants au commissariat
Ne pas jeter sur la voie publique