Objectif: tourner la page. Ou en tout cas montrer que le gouvernement continue d’avancer sur d’autres sujets que celui des retraites, omniprésent depuis le 5 décembre dans le débat public. L’exécutif se réunit en séminaire ce mercredi 15 janvier à l’Élysée pour faire avancer ses priorités de 2020, dont l’écologie et la lutte contre le communautarisme, jusqu’à présent éclipsées par l’interminable crise de la réforme des retraites. “Bien évidemment”, le gouvernement “doit bien continuer d’expliquer, de clarifier et aussi de discuter” pour faire passer la réforme sociale clé du quinquennat, a déclaré Emmanuel Macron mardi 14 janvier à Pau.
Mais ce dossier, qui écrase tous les autres depuis plusieurs mois, ne sera pas le seul sur la table du séminaire, qui rassemble le gouvernement au grand complet au début de chaque trimestre. Organisée dans la foulée du conseil des ministres, cette réunion vise en effet à “aborder en profondeur à la fois le calendrier et l’action du gouvernement pour les mois à venir, ainsi que les prochaines réformes”, selon la porte-parole Sibeth Ndiaye.
L’exécutif espère avoir “clos un chapitre important de la réforme des retraites” ce week-end, dixit un conseiller, en parvenant à un compromis avec les syndicats réformistes, désormais revenus à la table des discussions. “On peut reprendre un cours plus normal de l’activité gouvernementale”, poursuit la même source, en misant par ailleurs sur l’épuisement de la grève. Les retraites continueront cependant à scander les prochains mois: présentation des projets de loi en Conseil des ministres le 24 janvier, début de l’examen au Parlement le 17 février, conclusion prévue de la “conférence de financement” fin avril puis adoption “avant l’été”, selon le calendrier fixé par Édouard Philippe. En parallèle, des discussions catégorielles continueront de se tenir avec les enseignants, les fonctionnaires, etc.
Mais d’autres réformes, bloquées dans l’entonnoir, doivent reprendre leur cheminement, et le séminaire vise à fixer leur cadencement. “Il faut bien se mettre d’accord sur ce qu’on met à l’ordre du jour en 2020”, souligne une ministre. Car 2021, qui verra l’application des mesures votées l’année précédente, sera “la dernière année où l’on pourra mesurer les effets avant l’élection présidentielle” de 2022, embraye-t-elle. En clair: l’année doit être utile afin de se prévaloir d’un bilan devant les électeurs, une préoccupation de plus en plus prégnante au sein de la majorité.