Mourir hors de son pays, de ses traditions… !

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Ce mercredi soir 21 novembre, le film « Quel Côté de l’Absence ? », de Valerie Cuzol  et Frédéric Lecloux fait salle comble au Musée Nicéphore Niepce. Ce film montre, en autre, la complexité de la mort et de l’enterrement dans un parcours migratoire à travers le témoignage des 5 chalonnais issus de l’immigration. La soirée de projection-débat est organisée par le Musée et la Société des Amis du Musée Niepce et se trouve incluse dans le programme du Festival des solidarités (16/11 au 2/12/2018) de Chalon.

Les réalisateurs du film ont mené un dialogue en amont de ce film pour trouver 5 personnes qui reflètent toute la richesse et la diversité de ceux qui ont choisi de faire ce parcours du sud au nord. Sur un fond noir éclatent leurs récits familiaux et personnels riches en traditions toujours sur un fond religieux très présent. On ne peut être qu’étonné du chemin parcouru jusqu’à ici en Bourgogne et jusqu’au Chalonnais ou ils ont jeté l’ancre. Leur vie d’avant et après ne ressemble pas, l’intégration en France est parfois un combat qui ne se gagne qu’à la deuxième génération. « Chez nous », ça restera à jamais le pays qu’ils ont quitté : L’Algérie, la Tunisie et le Maroc. La nostalgie de leur cher pays « perdu » ne va plus les quitter, ils ont laissé tellement là-bas : la famille, la maison, les voisins, les paysages, les traditions et leur culture. C’est une situation de double absence qui se crée de deux côtés de la Méditerranée quand ils migrent.

Ce film documentaire de 33 minutes va évoluer au fil des témoignages vers la question ; et si je meurs, je veux être enterré où ? Ici en France ou là-bas chez nous dans la tradition du pays ? Question difficile qui trouve sa réponse dans le dialogue avec la famille. La mort, le deuil transforme et bouleverse un être et une famille. Le non-respect de l’enterrement dans la tradition du pays d’origine et religieuse peut créer des conflits et ruptures intrafamiliales.

Les réalisateurs ont montré avec lenteur et pudeur et aussi avec un grand respect, le parcours migratoire de ces 5 témoins chalonnais qui eux se sont prêtés au jeu avec beaucoup de naturel et d’ouverture. Le public venu nombreux a participé activement au dialogue pour poser des questions concernant les traditions autour des enterrements et les conditions lors du tournage du film.

Qu’est-ce qu’un Migrant ?

Il n’existe pas de définition juridique au niveau international du concept de migrant. La CIMADE, propose néanmoins une définition générale pour le terme » migrant international », qui recueille un relatif consensus.

Le migrant est dans cette perspective, toute personne qui vit d’une façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays.

Le parcours migratoire

Le parcours du migrant est hétérogène, ces mouvements géographiques vont surtout du sud vers le nord et de l’est vers l’ouest.  Mais le parcours migratoire est aussi considéré comme une séquence d’évènements qui peuvent concourir à la mise à vulnérabilité des migrants. Avec son potentiel d’obstacles et des risques, ainsi que des opportunités, le parcours migratoire peut créer cette vulnérabilité, mais aussi la résoudre tout à la fois. De ce parcours on sort changé. La mort et le deuil font partie de ce parcours. L’accueil dans le pays d’arrivée se passe souvent dans l’incompréhension et l’indifférence pour les situations endurées dans leur pays natal.

Le parcours migratoire devient linéaire, positif et s’arrête, quand le pays d’accueil accepte d’intégrer le migrant et sa famille, ce qui peut durer des mois, voire des années.

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