Selon les informations du Figaro, un mois, jour pour jour, après la lourde défaite des européennes, une quinzaine d’élus ont dîné mardi 25 juin au soir dans un restaurant du 9e arrondissement de Paris, le Bouclier de Bacchus, en compagnie de la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, ex-députée FN du Vaucluse. Parmi les convives, dont la plupart ont tenu à garder l’anonymat, se trouvaient des parlementaires, des membres du bureau politique du parti, et même des noms présents sur la liste de François-Xavier Bellamy.
Le député de l’Ain, Xavier Breton, assume dans le quotidien : « Pouvoir débattre des importants sujets d’actualité qui arrivent était une démarche intéressante. Dans le moment politique dans lequel nous sommes, ces échanges sont nécessaires. On ne peut pas continuer à se bunkeriser dans nos partis politiques. Se replier sur nous-même serait la pire des choses. » Même son de cloche du côté du secrétaire national du parti Sébastien Pilard, candidat sans succès aux dernières européennes : « Je préfère discuter avec Marion Maréchal qu’avec Emmanuel Macron. Lorsqu’on regarde ses interventions sur l’économie, l’Europe, l’identité, la famille ou sur la réforme de l’État, on constate qu’elle défend une ligne très proche de certaines personnes de notre famille politique, comme Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau. Pour reconstruire la droite, nous devons mettre tout le monde autour de la table. Marion Maréchal y a toute sa place. »
Au fil de la soirée, les sujets qui font polémique parfois jusqu’à l’intérieur du parti des Républicains ont été abordés, comme l’immigration, la PMA ouverte aux couples de femmes, mais aussi la situation d’Alstom et la privatisation d’ADP. Marion Maréchal ayant pris ses distances avec le parti du Rassemblement national présidé par sa tante, elle pourrait être l’un des points d’ancrage d’une nouvelle droite traditionnelle. C’est en tout cas l’idée de cette « bande du Bacchus », et notamment du sénateur du Val-d’Oise Sébastien Meurant : « Je revendique une liberté de parole, clame, pour sa part, le sénateur LR du Val-d’Oise. Il faut sortir de ce piège mitterrandien qui interdirait de parler à Marion Maréchal alors même qu’elle n’est plus RN. Après la décomposition politique, il doit y avoir une recomposition », explique-t-il au Figaro.