Les tractations sur le partage des postes de pouvoir de l’Union européenne (UE) entre les dirigeants européens, réunis depuis dimanche en sommet à Bruxelles, ont été suspendues lundi à midi sans qu’aucun accord ne soit trouvé, pas même un vote tenté. Les heures de tractations, la nuit blanche, les discussions du matin, n’ont abouti à aucune annonce et le président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé en fin de matinée que le sommet était suspendu jusqu’à mardi 11 heures.
Alors que le Parlement européen doit impérativement élire son nouveau président lors de sa session inaugurale mercredi à Strasbourg, les chefs d’Etat et de gouvernement doivent aussi désigner les présidences de la Commission de Bruxelles, du Conseil (les chefs d’Etat et de gouvernement), de la Banque centrale (BCE) et le Haut représentant pour les Affaires étrangères.
Un « dissensus » qui agace Emmanuel Macron. « On ne peut pas passer autant d’heures en palabres », a-t-il plaidé. Cet « échec », « malgré tous les efforts de la nuit », «donne une image pas sérieuse de l’Europe» et ne la rend « pas crédible au plan international », comme pour « nos concitoyens », a-t-il déploré. « Dans la durée nous devons tirer toutes les conséquences d’un tel échec, notre crédibilité est profondément entachée par des réunions trop longues qui ne mènent à rien », a-t-il estimé, jugeant que manquait le « devoir défendre l’intérêt général européen ».
S’il a refusé de « jeter le blâme ou l’opprobre sur tel ou tel décideur », le président de la République a tout de même estimé que « quand on a trop d’agendas cachés on n’y arrive pas ». Lui continue à défendre quatre critères pour le choix des dirigeants européens : « La compétence, l’expérience, l’équilibre géographique » et autant de femmes que d’hommes. « On sait quels sont les profils à la fois candidats et crédibles, il faut pouvoir les composer de manière harmonieuse ».