L’affaire McKinsey embarrasse Emmanuel Macron

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Autrefois inconnu du grand public, le nom de McKinsey s’est imposé en quelques mois dans le débat politique français. Le recours du gouvernement à ce cabinet américain pour l’épauler dans la politique de vaccination contre le Covid-19 avait déjà suscité la polémique en janvier 2021. Mais c’est un rapport récent du Sénat, qui dénonce l’emprise des cabinets de conseil sur l’appareil d’Etat, avec un coût considérable pour les finances publiques, qui a attisé les braises. Au point que certains opposants y voient un « McKinseyGate », dont il faudrait tenir responsable le président Macron.

Si McKinsey n’a pas joué de rôle officiel dans la campagne du candidat Macron en 2017, plusieurs consultants ou « ex » du cabinet s’y sont investis sur leur temps libre, à l’image de Karim Tadjeddine (actuel patron de la branche « secteur public » du cabinet), Eric Hazan (l’un des dirigeants de la branche numérique) ou Guillaume de Ranieri (responsable du secteur aérospatial et défense).

Après la victoire, certains de ces consultants ont rejoint des postes d’influence au sein de la macronie. Ariane Komorn a ainsi quitté McKinsey, où elle travaillait depuis 2014, pour devenir cheffe du pôle engagement de La République en marche, en juin 2017. Si cette dernière a quitté le parti présidentiel en 2021, ce n’est pas le cas de Paul Midy (passé par McKinsey de 2007 à 2014), qui en est le directeur général depuis 2019. Un autre consultant, Mathieu Maucort, chez McKinsey de 2013 à 2016, a ensuite été directeur de cabinet adjoint du secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi.

Depuis les révélations sur le rôle joué par McKinsey pendant la crise sanitaire, beaucoup soupçonnent un favoritisme de la part du président de la République à l’égard du cabinet américain. Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s’est, par exemple, interrogé sur « un traitement de faveur pour ce cabinet par rapport à d’autres », en rétribution du rôle joué par certains de ses consultants pendant la campagne de M. Macron. Emmanuel Macron s’en est vigoureusement défendu, le 27 mars :

Rappelons d’abord que l’influence de McKinsey sur la sphère publique ne remonte pas au mandat de l’actuel chef de l’Etat. On ne dispose pas de données aussi détaillées sur les quinquennats précédents, mais on sait, par exemple, que le cabinet américain travaillait déjà pour le gouvernement alors que Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient présidents.

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