Ce vendredi 19 avril, la liste aux élections européennes Renaissance (à forte composante LREM) parcourt la Saône-et-Loire agricole : la filière viticole à Rully et la filière bovine charolaise.

C’est à son plus haut niveau que Renaissance fait de ce vendredi pascal une journée agricole. La délégation est menée par la tête de liste Nathalie Loiseau, ancienne ministre d’Emmanuel Macron aux affaires européennes. Nathalie Loiseau est accompagnée du N° 2, Pascal Canfin, l’écologique qui a quitté la direction de l’association WWF* (Fonds mondial pour la nature) pour mener campagne européenne et enfin par l’éleveur de charolaises Jérémy Decerle, ancien président du syndicat Jeunes agriculteurs (JA), le local de la liste.

Pascal Canfin, Nathalie Loiseau, Rémy Roberthotte, Vincent Dureuil

C’est à Rully, que le trio commence son tour agricole au domaine viticole Vincent Dureuil devant la presse locale et nationale (France TV et RFI…). La force symbolique de ce trio est dans sa composition : une experte de l’Europe, un écologiste reconnu et un agriculteur militant. Le message est clair : arrêtons de mettre en opposition Écologie et Agriculture, stop au bashing agricole, ni écolo, ni agriculteur simplement terrien. Pour avancer, il faut travailler ensemble, proposer des solutions ensemble, négocier et tout cela le faire au niveau européen.

CharlesRoux, Jérémy Decerle, Pascal Canfin

Le maire de Rully, Sylvie Trapon, commence par présenter son village viticole, qui n’a pas à rougir de ses voisins de la côte beaunoise, ce village, où dit-elle, il fait bon vivre.

Vincent Dureil accueille dans son domaine le trio. La visite est orchestrée par le député de la 3e circonscription Rémy Roberhotte, ancien maire d’Autun. Rully fait partie de cette circonscription.

Vincent Dureil est un précurseur en viticulture biologique sur l’appellation Rully. Il évoque, avec son collègue Charles Roux du Domaine Belleville les difficultés de la filière et les aléas climatiques comme la grêle, le gel qui détruisent les récoltes, les vignes et affaiblit ainsi la filière. Ils font aussi un plaidoyer : les viticulteurs, les agriculteurs ne sont pas dans l’ensemble des fadas de la chimie, du glyphosate. Ils veulent aller de l’avant !… S’ils utilisent ces produits toxiques à terme pour eux, les consommateurs, les abeilles, la terre, la biodiversité… c’est qu’il n’y a pas vraiment de produits de remplacements faciles à utiliser et à des coûts compétitifs. Ils demandent la création d’un centre de recherche pour trouver des alternatives intelligentes à ces produits de la firme Bayer et Compagnie. Ils dénoncent le cafouillage et l’ambiguïté européens comme « le report de l’utilisation du glyphosate comparée à la diminution imposée des taux de cuivre à l’hectare (2 kg – cuivre nécessaire [même souvent en Bio] pour lutter le mildiou) par l’Union européenne ». Le glyphosate mot qui résonne aux oreilles de l’écologiste Canfin et de l’agriculteur Decerle…. On sait que ce sujet oppose écologistes et agriculteurs et que le gouvernement a reculé pour imposer la fin du glyphosate en France.

Vincent Dureil évoque la création du « médecin des vignes », spécialiste formé qui saurait proposer des solutions adaptées à chaque parcelle, à chaque vignoble… une idée assez séduisante.

Après une discussion constructive avec les viticulteurs, le trio visite les caves, et bien sûr déguste du Rully du domaine. Le tout finit par un banc bourguignon.

Le séjour en Saône-et-Loire se poursuit dans la partie charolaise bovine : petite déambulation dans Chevagny-sur-Guigue où est installée l’exploitation de Jérémy Decerle, déjeuner à la Maison du Charolais, visite d’une exploitation de bœuf charolais, échange avec les représentants de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles et de jeunes agriculteurs. La journée se finit par une réunion publique, plutôt un débat européen, dans la salle du clos bourguignon de Chalon à 18h30. La salle (petite) est pleine (120 participants) et accueille le chef du groupe LREM au sénat, François Patriat, ancien Président de la Région Bourgogne, le Député Raphaël Gauvain qui mène le débat, le député de la 3e Rémy Roberhotte, l’ancien ministre et maire de Chalon, Dominique Perben, l’ancien maire Du Creusot André Billardon, le maire UDI de St Désert Daniel Christel

Déclaration écrite des 3 candidats

« Nous sommes ensemble sur la liste Renaissance pour les élections européennes parce que nous ne pouvons pas accepter qu’un des métiers les plus difficiles, celui d’agriculteur, ne permette pas aujourd’hui de vivre dignement.

Parce que nous refusons d’accepter qu’un agriculteur sur quatre vive aujourd’hui sous le seuil de pauvreté Face à cette situation de crise, notre combat est le même :

Nous voulons réformer la politique agricole commune (PAC) autour de trois priorités claires, pour redonner dignité, espoir et fierté aux agriculteurs.

  • La première priorité, c’est d’augmenter le revenu des agriculteurs. L’Europe doit aider les exploitations familiales à taille humaine, celles qui créent des emplois.
  • La deuxième priorité, c’est de retrouver notre souveraineté alimentaire et de nous protéger de la concurrence déloyale.
  • La troisième priorité, c’est la transformation écologique de l’agriculture. Nous voulons diviser par deux la consommation de pesticides d’ici à 2025 et réussir la sortie du glyphosate.

Le + de ChalonTV

*Le WWF, première organisation mondiale de protection de l’environnement, œuvre pour la préservation des espaces et espèces sauvages les plus menacées.

Pascal Canfin

Pascal Canfin, né le 22 août 1974 à Arras en France, est l’ancien directeur général du WWF France, homme politique et ancien journaliste français. Député européen de juin 2009 à mai 2012 et de mai 2014 à juillet 2014, il fut nommé le 16 mai 2012 ministre délégué au Développement auprès du ministre des Affaires étrangères en France, dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault jusqu’à la démission du gouvernement le 31 mars 2014.

Entre juillet 2014 et janvier 2016, il est Conseiller principal pour le climat du World Resources Institute (WRI), think tank américain spécialisé dans les questions environnementales. À ce titre, il travaille à la préparation de la COP21, la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques.

Le 20 novembre 2015, il est nommé directeur général du WWF France, dont il prend la tête le 6 janvier 20161. Il quitte son poste le 25 mars 2019 pour se consacrer aux élections européennes2, dont il est à nouveau candidat ; il figure cependant sur la liste de La République en marche !, alors qu’il était auparavant eurodéputé EELVNathalie Loiseau, née Ducoulombier le 1er juin 1964 à Neuilly-sur-Seine, est une haute fonctionnaire et femme politique française.

Nathalie Loiseau

Diplomate, elle travaille pendant vingt-six ans au sein du ministère français des Affaires étrangères. Elle est notamment, pendant la guerre d’Irak en 2003, porte-parole de l’ambassade de France aux États-Unis où elle gère les tensions induites par le refus de la France de s’associer aux forces américaines. En 2011, elle est nommée directrice générale de l’administration du Quai d’Orsay.

Elle prend en 2012 la direction de l’École nationale d’administration, dont elle n’est pourtant pas issue.

De 2017 à 2019, elle est ministre chargée des Affaires européennes dans le deuxième gouvernement Édouard Philippe. Elle quitte le gouvernement pour conduire la liste La République en marche aux élections européennes de 2019.

Jérémy Decerle

Jérémy Decerle était jusqu’à présent président des Jeunes agriculteurs (JA). Ce syndicat professionnel créé en 1957 revendique plus de 50 000 adhérents âgés de moins de 35 ans. Très dynamique, les JA font figure de fer de lance de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), le syndicat majoritaire en France, porté par son emblématique présidente Christiane Lambert.

Diplômé d’un bac professionnel agricole et formé à l’étranger (notamment au Brésil), Jérémy Decerle a repris la gestion de la ferme familiale à l’âge de 24 ans. Seul avec l’aide d’un salarié, il élève une cinquantaine de vaches charolaises. Ce colistier « défend une agriculture à taille humaine, respectueuse de l’environnement, harmonisée entre les pays membres de l’Union européenne », peut-on lire sur le site internet de la liste LREM-MoDem-Agir, eu-renaissance.org.

Engagé dans le syndicalisme depuis ses 16 ans, Jérémy Decerle a pris la tête des JA en 2016, après quatre ans en tant que vice-président du syndicat. Jeunes Agriculteurs a officialisé la candidature de son actuel président ce mardi après-midi, dans un communiqué. Il met en avant un éleveur qui a porté leurs revendications « sur le renouvellement des générations, les États généraux de l’alimentation ou la lutte contre l’agribashing »

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