Depuis plusieurs semaines, le monde entier se pose de sérieuses questions sur l’origine de la pandémie de SARS-CoV-2. Toutes les rumeurs, même les plus folles circulent. À ce titre, les Etats-Unis n’excluent pas que le coronavirus à l’origine de la pandémie provienne d’un laboratoire chinois à Wuhan, et évoquent désormais une « enquête » pour faire la lumière sur son origine. Cette théorie n’est pas nouvelle. Elle date de la publication en février, d’un article incriminant deux laboratoires à Wuhan, depuis retiré. Jeudi, le respecté Washington Post reprenait à son tour cette hypothèse, affirmant que l’ambassade des Etats-Unis à Pékin, à la suite de plusieurs visites à l’Institut de virologie de Wuhan, avait alerté à deux reprises, il y a 2 ans, le département d’Etat américain sur les mesures des failles dans ce laboratoire qui étudiait les coronavirus chez les chauves-souris.
Dans les colonnes du Point, Richard H. Ebright, professeur de biochimie à l’université Rutgers et directeur du laboratoire de l’Institut Waksman de microbiologie, affirme en effet que « des preuves documentées indiquent qu’un projet sur les nouveaux virus de chauve-souris du Centre de prévention et de contrôle des maladies de Wuhan et de l’Institut de virologie employait des standards de biosécurité et d’équipement de protection individuelle, qui poseraient un haut risque d’infection pour le personnel du laboratoire au contact avec un virus ayant les propriétés de transmission du virus de l’épidémie ».
« Il suffit qu’un chercheur renverse un flacon. Malgré la hotte aspirante, un aérosol se forme et il est infecté sans s’en rendre compte. À la fin de la journée, il quitte le laboratoire, et contamine toute sa famille et ceux qu’il croise », ajoute au Monde Frédéric Tangy, chercheur à l’Institut Pasteur.
La théorie de la fabrication pure et simple du SARS-CoV-2 « est écartée » selon le Monde. « S’il est bien possible de créer de toutes pièces des virus, tous les indices convergent ici vers une origine naturelle de ce nouvel agent infectieux », ajoute le quotidien de l’après-midi. Une thèse également réfutée par les autorités chinoises. « De nombreux experts médicaux réputés dans le monde estiment que l’hypothèse d’une soi-disant fuite n’a aucune base scientifique », a déclaré Zhao Lijian, un porte-parole de la diplomatie chinoise, estimant que l’origine du virus devait faire l’objet d’études de spécialistes.