La cruelle vérité vue par une drôle de fée

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De bon matin (11h50), eh oui une fée, ça se lève plus tôt que les autres), une gentille fée a réussi à rameuter une foule énorme sur « le bout de terrain vague » (sic) des granges forestières, et elle va expliquer au petit Ludovic la dure réalité de la vie.

Tout y passe, ou en tout cas pas mal de choses : les punks à chien, le haschich, la bière, la prison, les Arabes, les juifs, les noirs, les Chinois, les prêtres, les femmes, l’argent, la guerre, etc.

La fée ouvre grand les yeux au petit Ludovic ! Voire très grand !

Tous ces thèmes sont traités de façon burlesque, à la sauce Didier Super, de son vrai nom Olivier Haudegond, devant un public hilare !

Si le petit Ludovic, et nous avons les yeux grands ouverts, préparons aussi nos oreilles ! Fous rires garantis !

Didier interpelle la foule à multiples reprises. Comme il le fait pour ces « vieux » assis sur des chaises, qui gênaient le public derrière. Il leur demande, aidé par le public entraîné dans le délire, de s’asseoir par terre malgré leurs rhumatismes. Et ça écoute au doigt et à l’œil !

Démarrage de tronçonneuse au milieu de la foule ! Pour ceux qui ne comprennent pas l’humour, et bien maintenant ils n’ont plus le choix !

Le ton est donné par cet artiste décalé à souhait. On ne s’en lasse pas. Et Didier Super, en fin de spectacle, demandera au public de lui « donner toute sa tune ».

Eh oui, un vrai artiste de rue, à qui on donne la pièce à la fin de la prestation.

L’INTERVIEW

 Combien de fois es-tu passé à CHALON ? :

 « De 1999 à 2004 avec 3 spectacles dont “Les Têtes de vainqueurs”, et puis c’est tout… ; puis en 2012 la comédie musicale (et si Didier Super était la réincarnation du Christ), et là en 2018 avec ta vie sera plus moche que la mienne (crée en 2015) »

 Que penses-tu de l’ambiance CHALON dans la rue ?

« Un peu comme le festival d’Aurillac, en version un peu plus TELERAMA. Pour un artiste vieillissant comme moi, c’est beaucoup plus agréable. Tu n’es pas trop bousculé par le public. Ça reste bien aussi pour faire du black, la manche, le spectacle de rue où on donne la pièce (ou le billet) à la fin. »

Qu’est-ce qui t’a emmené vers ce métier et quelles sont tes inspirations ?

« J’ai découvert Aurillac en 1997. C’est là que j’ai découvert des artistes qui pouvaient être marrants, sans passer à la télé et parfois beaucoup plus marrants.

C’est vrai ! Je regardais un spectacle sur la place de l’hôtel de ville, et je me disais : “mais putain, Bigard ne tiendrait pas 10 minutes à la place de cet artiste”.

Et là j’ai commencé de me poser la question, c’est quoi le show-business ? Puis voilà »

Je te trouve proche de Desproges dans le sarcasme philosophique et humoristique ?

« Je l’ai peut-être pompé » la même finesse de verbe, et de pensées (voir les pensées sur le site de Didier Super)

 Tu as un message particulier dans le spectacle ?

« Oh non, pas de message ! Si je venais avec un message, c’est que j’ai l’impression de détenir une vérité que les autres n’ont pas. Ce qui reviendrait à prendre les gens pour des cons ».  « C’est fou ! C’est de moins en moins évident de faire comprendre que mes propos sont décalés ! ». Dans la tête de beaucoup de gens, si tu fais une blague raciste, c’est parce que t’es soi-disant raciste, alors qu’au contraire je me moque du racisme ». « C’est le principe du bien-pensant : qui pense bien, qui pense mal ? Le raciste ou l’anti raciste ? »

L’interview stoppe net au passage d’une demoiselle qui court telle une gazelle. Olivier lui indique le chemin des w.c. : « Dépêche-toi d’aller faire pipi ».

Comment penses-tu que le public perçoive Didier Super ? En effet tu parles de sujets sensibles, de façon « brute de décoffrage », en les tournant en dérision.

« J’ai l’impression que les gens, ça les rassure de penser ce qu’ils pensent. Ils se sentent moins seuls à voir les autres rire, sur les sujets sensibles de notre société » D’ailleurs durant le spectacle, les blacks, les beurs, les blancs, etc., rigolaient tous

Tu as fait plusieurs albums par le passé, tu fais toujours de la musique ? :

« La musique je m’en fous. C’est 12 notes, et ça fait 15 ans qu’on vend plus de disques. Bref on s’en fout, les 12 notes on en a fait le tour ».

 Tu parles des punks dans ton spectacle, un passé punk peut-être ?

 « Les punks, ils m’aiment bien, je tournais avec un groupe de rock, et je suis venu tourner au clos bourguignon en 2011, avec mon groupe Disco Mobile show maxi musique ».

Pourquoi le petit enfant du spectacle s’appelle Ludovic ? Une vieille rancœur ?

 « Il s’appelle toujours Ludovic, un Ludovic tous les jours » Ce pauvre petit Ludovic, il prend le monde de pleine face.

 Olivier, es-tu le même que Didier ? :

« Je n’espère pas, c’est comme pierre Richard dans la vraie vie, j’espère qu’il est pas maladroit »

Des choses a rajouter ? :

« Non, si t’as d’autres questions, je suis là encore 20 minutes ! ».

Bref, merci à Didier SUPER, et Olivier, franche partie de rigolade, à consommer sans modération !

Joël LEGER

 

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