« Changeons ensemble. » Telle est la marque, inscrite sur son pupitre et sur le fond pastel dressé derrière lui, qu’Emmanuel Macron a souhaité donner à son discours sur la transition écologique. Une prise de parole très attendue. Car les Gilets jaunes grondent leur colère depuis dix jours. L’entourage du président lui-même reconnaît qu’il faut « reprendre en main le cours de ce quinquennat, ne pas le laisser se dissoudre dans l’accumulation de mesures » et évoque « un lien peu délité entre l’exécutif et les concitoyens ». Il s’agit d’enrayer cette spirale, celle qui l’emmène au plus bas dans les sondages. Sa gouvernance a été jusqu’à présent centralisée et verticale, plus question de donner le sentiment que le cap est « imposé d’en haut ». Se passer des corps intermédiaires, « c’était dangereux », souffle un Marcheur.
Son objectif : que les réponses apportées soient « une réalité tangible pour nos concitoyens », lance-t-il aux quelque 150 représentants d’élus ou de fédérations (du bâtiment, des artisans), leaders syndicaux et patronaux réunis à l’Élysée. Qu’elles se traduisent « in concreto », selon l’une de ses expressions.
Il a pour cela besoin de relais. C’est « comme si tout d’un coup on s’apercevait du rôle que pouvaient tenir ces corps intermédiaires », souffle le patron de la CFDT, Laurent Berger, qui attend encore de voir « la capacité à les entendre dans les discussions à venir ».Changement de ton, aussi, à l’égard des Gilets jaunes. Ce mardi, le Président a demandé au ministre de la Transition écologique, François de Rugy, de les recevoir. « J’entends la grogne », assure Macron, se montrant tout à l’écoute : « La crainte exprimée par nos concitoyens ces derniers jours, être laissés pour compte, payer la transition énergétique, sans en bénéficier, je ne peux que la comprendre et la partager. »