Quand j’entends le mot ‘violences policières’, personnellement, je m’étouffe. » La phrase a été prononcée par Gérald Darmanin devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale le mardi 28 juillet. La formule utilisée par le ministre de l’Intérieur a ravivé la douleur encore très vive de la famille Chouviat. Le 3 janvier dernier, Cédric Chouviat avait répété sept fois « J’étouffe » avant de mourir. « Vous venez, Monsieur Darmanin, de dépasser toutes les limites de la décence. Vous m’étiez indifférent. Plus maintenant. À bientôt sous d’autres auspices », a écrit sur Twitter Arié Alimi, l’un des avocats de la famille de la victime.

« C’est scandaleux, il nous a mis des coups de couteaux dans le cœur », a déclaré sur RTL son père, Claude Chouviat, qui dénonce des « sales paroles ». Il regrette que les policiers impliqués dans l’interpellation de son fils ne soient pas encore mis à pied. « Je vous jure qu’il ne va pas oublier l’affaire Chouviat parce que je vais lui y faire penser tous jours », a-t-il ajouté. Du côté du gouvernement, on plaide l’incompréhension.

« Évidemment, ce terme n’a pas été employé en référence à la situation de ce qui est arrivé à monsieur Chouviat », a précisé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l’issue du conseil des ministres. « C’est une expression française utilisée communément, comprise par tous. Il n’y avait aucune arrière-pensée. Il ne s’agit en aucun cas d’un parallèle dans une affaire où des mises en examen ont été prononcées », a expliqué l’entourage du ministre de l’Intérieur à LCI. Mais cela ne suffit pas pour la famille de Cédric Chouviat qui demande des excuses à Gérald Darmanin. « Mais quelle honte Mr Darmanin. ‘Vous vous étouffez ?’ Nous attendons vos excuses et surtout une réponse positive à notre demande de suspension en attente de procès », a réagi sur Twitter Cynthia Chouviat, la sœur de la Cédric.

Mais, il n’y a pas que sa famille qui dénonce les propos de Gérald Darmanin. Ils sont aussi dans le collimateur de certaines personnalités politiques. « Ceux qui ont étouffé des violences policières ne sont malheureusement plus là pour en parler. Terrible choix des mots pour un terrible déni coupable », a écrit sur Twitter l’Insoumise Manon Aubry. Sur le même réseau social, l’écologiste David Cormand évoque « un nouvel excès pour offrir des gages de soumission aux syndicats policiers extrémistes sur lesquels il n’a aucune autorité et évidemment pour faire diversion par rapport à l’affaire qui le concerne ».

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