Emmanuel Macron fête sa victoire au Champ-de-Mars

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La mise en scène de la soirée électorale d’Emmanuel Macron, grandiose, tranchait dimanche soir avec la tonalité de son court discours d’une dizaine de minutes, tout en sobriété et modestie recherchées. Au pied de la tour Eiffel, le chef de l’Etat, fraîchement réélu président de la République avec 58,5% des voix selon les estimations de l’Ifop, l’assure : « J’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. » Car sa victoire est aussi portée par les voix des artisans du barrage à l’extrême droite.

Nul triomphalisme dans la voix d’Emmanuel Macron , quand l’antenne la plus célèbre du monde illumine le noir de la nuit, encore transpercé, quelques minutes plus tôt, des lueurs orangées du soleil couchant. « Je suis dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République et du respect de la différence qui se sont exprimés ces dernières semaines », a-t-il insisté en référence à ses électeurs « par défaut ». Humilité, toujours, parce qu’il lui faudra « répondre » d’une part, au « refus de choisir » exprimé par le silence des abstentionnistes (28,3 % des Français ont préféré ne pas se rendre aux urnes) ; d’autre part « aux colères » notamment signifiées dans le vote en faveur de son adversaire du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a recueilli  41,5 % des suffrages.

« Ça n’est pas une victoire triomphale parce que c’est contre le RN », décrypte un ministre ; même si plusieurs macronistes appelaient à saluer le caractère inédit de cette réélection au suffrage universel direct et hors cohabitation. Autour du chef de l’État, son public, drapeaux français, européens et « Emmanuel Macron avec vous » agités à bout de bras, semble étrangement calme, presque éteint malgré le DJ chargé d’assurer l’ambiance jusqu’au discours présidentiel, qui avait lancé « One More Time » (« Une fois de plus ») quelques minutes après l’annonce des résultats.

Le grandiose était pourtant au rendez-vous pour l’arrivée du héros du soir : celui-ci avait rejoint la scène à pied, main dans celle de son épouse, Brigitte Macron, tous deux entourés d’enfants de bénévoles et membres de l’équipe de campagne, la Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven, mise en musique de l’Ode à la joie, hymne de l’Union européenne retentissant sur le Champ de Mars. À l’issue de son discours, la mezzo-soprano égyptienne Farrah El Dibany, membre de l’Opéra national de Paris, entonne la Marseillaise. « Le Président a toujours considéré que c’est un moment d’images de la France à l’international, un message que la France est une grande démocratie », explique l’un de ses proches.

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