“Macron, à Kiev, se voit contredit par la Russie”, titre le site du New York Times ce 8 février. “Le Kremlin a rejeté mardi l’idée que le président français Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine auraient fait des progrès significatifs en vue de désamorcer la crise ukrainienne, durant leur rencontre cruciale à Moscou. Des déclarations russes ont semblé saper l’autorité diplomatique de la France et même sa crédibilité, alors même que Macron arrivait en Ukraine pour poursuivre sa navette diplomatique”, écrit le journal états-unien.
“Avant même que l’avion de Macron atterrisse à Kiev”, poursuit The New York Times, “Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a démenti que les deux présidents aient conclu un accord de désescalade, laissant entendre que c’était aux États-Unis et non à la France de négocier un tel accord.” “Moscou et Paris ne pourraient pas conclure d’accord. C’est tout simplement impossible”, aurait en effet déclaré le porte-parole à des journalistes, selon The Guardian.
Une source française avait déclaré quelques heures plus tôt que Vladimir Poutine s’était engagé pendant son entretien avec Emmanuel Macron à ne pas lancer dans l’immédiat de nouvelles manœuvres militaires près de l’Ukraine, rappelle El País. Le journal espagnol titre lui aussi sur le “démenti” russe, jugeant que “le président français ne parvient pas à combler le fossé avec Moscou mais gagne du temps pour le dialogue”.
“On ne peut pas régler cette crise en quelques heures de discussions”, a effectivement déclaré Emmanuel Macron ce mardi, appelant à ne pas sous-estimer la tension autour de l’Ukraine. Il a aussi précisé, note El País, les engagements qu’aurait pris Vladimir Poutine : “Il m’a dit qu’il ne serait pas à l’origine de l’escalade.” Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est quant à lui montré sceptique quant à cette supposée garantie. “Je ne me fie pas vraiment aux mots”, a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse conjointe avec Macron. Le président français termine sa mini-tournée diplomatique ce mardi soir à Berlin, où il devait rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz, de retour de Washington, et le président polonais Andrzej Duda.