L’indice CAC 40 a dégringolé de 431 points à 4.707,91 points, dans un volume d’échanges extrêmement étoffé de 13,6 milliards d’euros, selon un bilan définitif. « Le plongeon continue », a réagi Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissements chez Pictet, interrogé par l’AFP. Après avoir connu plusieurs séances noires ces derniers jours sur fond de crise liée au coronavirus, l’étincelle sur les marchés est venue lundi de la chute libre des cours du pétrole.

Les prix du baril de brut se sont effondrés de plus de 30% dans la matinée de lundi, leur chute la plus sévère depuis la guerre du Golfe de 1991, après la décision saoudienne de baisser ses prix, à la suite de l’échec de négociations entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie sur des réductions de production. Les valeurs pétrolières et parapétrolières ont en toute logique énormément souffert de cette situation: TechnipFMC s’est effondré de 23,30% à 8,65 euros, Total a plongé de 16,61% à 30,98 euros, CGG de 37,48% à 1,24 euro et Vallourec de 21,57% à 1,09 euro. « On a fait moins 20% sur l’indice CAC 40 en deux semaines et demi. C’est d’une violence absolue », a constaté lundi en cours de séance Alexandre Baradez, analyste à IG France, interrogé par l’AFP.

Car outre le plongeon des cours du brut, les investisseurs sur les marchés craignent de voir l’épidémie de Covid-19 se propager davantage, et entraîner des faillites d’entreprises massives en raison de potentielles mesures de confinement. Les conséquences exactes du coronavirus pour l’économie française sont pour le moment difficiles à chiffrer mais son impact sera « de plusieurs dixièmes de points de PIB » (produit intérieur brut), a averti lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

L’épidémie a dépassé lundi le seuil des 110.000 personnes contaminées dans le monde, dans 100 pays et territoires. « Un certain nombre de secteurs sont d’ores et déjà très durement touchés », a ajouté le ministre, évoquant des baisses de chiffre d’affaires de 30 à 40% en moyenne dans l’hôtellerie, de 25% pour les restaurateurs, de 60% pour les traiteurs et des baisses « très importantes » dans l’événementiel, touché par « des annulations en cascade ».

Cette séance boursière a rappelé à certains investisseurs la dernière grande crise financière de 2007-2008, dans « la soudaineté et la brutalité du mouvement des actions, et dans le fait que le marché du crédit commence à souffrir », a observé Frédéric Rollin. « Mais nous ne sommes pas encore dans de telles similitudes. Enfin pas encore, diront certains », a-t-il ajouté. Signe du parfum de crise boursière qui a saisi les investisseurs lundi toutefois, l’indice de volatilité VIX, traditionnellement surnommé « indice de la peur », a atteint un plus haut depuis fin 2008.

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