De Fragnes au Guide de Marloux en passant par Mellecey, la Loyère, Farges des commémorations, en mémoire des 51 Fusillés de juillet et août 1944
La « morale de Marloux », c’est le prix du sang versé à la fin du mois d’août 1944. C’est le souvenir des innocents, qui sont tombés par la rage nazie. C’est le devoir qui s’impose à nous de toujours aimer la France pour laquelle ils ont donné leur vie, a rappelé dimanche en fin de matinée, Gilles Platret.
Le maire de Chalon, s’est exprimé au nom de ses collègues de Mercurey, Mellecey ; Dracy le Fort, Saint-Martin-sous-Montaigu et Chatenoy-le-Royal. M.Platret a évoqué les propos de François Bulle, maire et conseiller général, tenus devant ce même monument, le 24 août 1947 : « Il reste à reconstruire la France. Fidèles au souvenir et à l’exemple des morts dont nous honorons la mémoire, sachons offrir notre travail, beaucoup d’endurance à nos misères et le calme de l’esprit.
Avec ténacité, tendons nos efforts vers le même but : la restauration de la patrie.
Et quand nous viendrons nous recueillir devant ce monument, souvenons-nous qu’il n’est pas seulement un simple mausolée, érigé à la mémoire des fusillés de Marloux, mais qu’il symbolise aussi les richesses spirituelles et morales d’une nation qui ne voulut point mourir.
Souvenons-nous également que nous sommes implicitement les dépositaires de ces richesses et qu’il nous appartient d’achever l’œuvre pour laquelle tant de bons Français ont déjà versé leur sang. »
Qui peut croire que ces mots ont été écrits pour le seul après-guerre ? Ils résonnent aujourd’hui comme le devoir sacré qu’on rappelle à ceux qui pourraient l’oublier.
LE RÉVEIL DE L’ESPRIT CHALONNAIS EN AOÛT 1943 A SASSENAY
Les officiers hitlériens, trop souvent secondés dans ces journées sanglantes par des collaborationnistes forcenés, poussent plus loin l’infamie en interdisant tout hommage public lors des obsèques des prisonniers assassinés, que la chaleur estivale commande d’enterrer rapidement. Ils ont en tête l’incroyable démonstration patriotique qu’avait provoquée, un an plus tôt, l’enterrement de l’équipage du bombardier anglais qui s’était crashé à Sassenay. Un événement »… tout en tricolore, qui, à la barbe d’un occupant pris de court, marqua le véritable réveil de l’esprit public chalonnais.
Mais, en cette fin août 1944, la population, tout en colère et en espoir, n’y tient plus. Elle brave l’interdiction et se rassemble en masse à Germolles au matin du 28 août pour accompagner jusqu’au cimetière les huit derniers suppliciés de Marloux. Les Allemands sont également au rendez-vous. Il y aura fusillade, morts, prise d’otage et acte d’un infini courage de deux infirmières de la Croix rouge accourues à la carrière en brandissant leur célèbre drapeau au fond blanc, et qui parviendront, à force de négociation avec le terrible Hans Krüger, chef de la Gestapo de Chalon, à arracher l’assistance à un massacre qui se dessinait clairement.
SANS OUBLIER LES INFIRMIÈRES DE LA CROIX ROUGE
Âgé de 19 ans, Henri Dupuis, Maréchal Ferrant a assisté à la tragédie de Germolles, il était présent dimanche matin. M. Platret a relevé : « Que la Croix rouge du Chalonnais soit ici remerciée, elle qui nous a dit son intention de baptiser son nouveau bâtiment de la rue Claude-Perry du nom de ces deux véritables héroïnes : Mesdemoiselles de Saint-Pern et d’Assignies ».
Aux côtés du maire de Chalon, se trouvaient le Sous-Préfet Jean Jacques Boyer, Rémy Rebeyrotte et Raphaël Gauvain, députés, Marie Mercier, Jérôme Durain, Jean Paul Emorine, sénateurs, Sébastien Martin, président du Grand Chalon, Jean Paul Flatot, représentant la croix rouge, les maires des communes du secteur : Olivier Grosjean (Dracy Le Fort), Dominique Juillot (Mercurey), Christophe Hannecart (Saint-Martin-sous-Montaigu), Sébatinen Ragot (Givry), Pierre Andriot, maire de Mellecey, Christian Wagener maire honoraire de Dracy le Fort… Des représentants des sapeurs-pompiers, de la police nationale, de la gendarmerie, de la B.P.I.A et du Centre Pénitentiaire de Varennes le Grand, des élus du Chalonnais et de la côte chalonnaise.
