Il promet de faire « très attention » aux « petites phrases« , mais… Ce 31 janvier, Emmanuel Macron a reçu quelques rares journalistes à l’Élysée, pour un entretien d’au moins une heure au cours duquel il est revenu sur la situation actuelle du pays, et distillé ses commentaires quant aux actualités. Un nouveau contre-pied au reste de la presse, dans la droite lignée de sa stratégie des derniers jours. « Mon statut de président rend sans doute [sa] parole asymétrique », concède-t-il aux reporters de Paris Match, BFMTV et du Figaro avec qui il a échangé, même s’il maintient que ses sorties parfois polémiques ne sont dues qu’à son franc-parler. Le chef de l’État se dit ainsi « scarifié » par les vingt premiers mois de sa présidence.
Et d’affirmer que son objectif est désormais de faire une politique plus efficace, en rendant le débat et la délibération « permanents ». Emmanuel Macron assure ainsi qu’il veut responsabiliser son gouvernement, et qu’il compte mettre la « pression » à ses ministre pour aller dans ce sens: « Ce que je dis en conseil des ministres, ça ne doit pas se retrouver dans le Canard enchaîné mais être répercuté auprès des services. »
Emmanuel Macron est par ailleurs évidemment revenu sur le dossier du moment: les gilets jaunes. « La vie des gens, c’est un sujet présidentiel », explique-t-il notamment. Avant de regretter qu’au cours de la crise actuelle, la France ait parfois été partagée entre le « nihilisme » au nom duquel la parole d’un gilet jaune vaut celle d’un ministre ou d’un élu, et « l’autoritarisme », la tentation d’un pouvoir fort.
C’est à ce titre que la solution se trouve selon lui dans un compromis, entre la restauration de la confiance et de l’autorité de la parole politique d’une part, et la meilleure association de tous à la prise de décision au moyen d’une « démocratie délibérative » de l’autre. Une idée qu’il synthétise ainsi: « Si être gilet jaune, c’est vouloir moins de parlementaires et que le travail paie mieux, moi aussi je suis gilet jaune! »