70 chefs d’Etat à Paris pour le centenaire de la fin de la Grande Guerre

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« Faisons une fois de plus le serment de placer la paix au-dessus de tout. » L’air grave, Emmanuel Macron a rendu hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale, ce dimanche, à l’Arc de Triomphe. « Durant ces quatre années, l’Europe manqua de se suicider », a rappelé le chef de l’Etat dans un discours d’une vingtaine de minutes, face à 70 chefs d’Etat et de gouvernement. Vladimir Poutine, Donald Trump, Angela Merkel, Recep Tayyip Erdogan… Tous étaient là pour commémorer le centenaire de la Grande Guerre, côte à côte et protégés de la pluie par une structure transparente installée pour l’occasion. Autre temps fort de la cérémonie, empreinte de gravité et d’émotions : les lectures de lettres de Poilus ou les mélodies du Boléro de Ravel, joué par l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne.

Dans son discours, Macron s’est aussi montré offensif en évoquant le temps présent. « Le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme », a-t-il mis en garde, visant sans le nommer Donald Trump, mutique sur son siège. « Additionnons nos espoirs au lieu d’opposer nos peurs », a-t-il lancé, faisant l’éloge de « l’amitié forgée entre l’Allemagne et la France », de l’Union européenne, ou de l’ONU, autant d’instances visées par le président américain.

De quoi donner le ton de la seconde partie de journée. Après le déjeuner à l’Eysée, au cours duquel le chef de l’Etat était assis entre Merkel et Trump, Emmanuel Macron a ouvert le Forum de Paris sur la Paix, à la grande halle de la Villette. Ce rendez-vous, que ses concepteurs veulent rendre annuel, doit servir à débattre la gouvernance mondiale au sens large et à prôner le multilatéralisme. Sauf que l’édition 2018 a eu lieu en l’absence remarquée de Trump qui avait boycotté le rendez-vous.

Voulant s’afficher unis malgré l’isolationnisme du président américain, Macron et Angela Merkel ont ouvert le Forum avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Dans une prise de parole de cinq minutes, le président français a fustigé les « passions tristes » qui remettent en cause la paix, citant « le nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme ». Merkel, que Macron a fait applaudir, a enchaîné en rendant hommage à l’amitié franco-allemande. « Une chance nous est offerte de construire un monde meilleur, nous devons la saisir », a exhorté sous les applaudissements la chancelière allemande.

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