Une série de passes d’armes entre Donald Trump, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan a aggravé la zizanie au sein de l’Otan mardi, avant le sommet de son 70e anniversaire, l’affaiblissant face à la montée en puissance de la Russie et de la Chine. Les récentes déclarations du président français jugeant l’Alliance née en 1949 en état de « mort cérébrale » et la montée de tensions avec le président turc au sujet de son intervention en Syrie ont électrisé les échanges dans les heures précédant le début des commémorations à Londres.

Le milliardaire américain a lancé les hostilités en qualifiant les propos d’Emmanuel Macron de « très insultants » et « très, très méchants »: « personne n’a besoin de l’Otan plus que la France ». Donald Trump a également durement critiqué la volonté de Paris de taxer les géants technologiques américains. Son administration a déjà menacé d’imposer des droits de douane pouvant atteindre 100% sur l’équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français dont le roquefort, les yaourts, le vin pétillant.

Face au président français plus tard dans la journée, le milliardaire américain a adopté un ton plus conciliant. Les deux dirigeants se sont accordés sur leur capacité à surmonter ce que M. Trump a qualifié de « différend mineur » commercial. Mais la fâcherie perdure concernant l’Otan. Le chef de l’Etat français est resté ferme et « maintient » ses propos qui ont irrité la plupart des alliés. Le patron de l’Otan Jens Stoltenberg a défendu l’organisation, se disant « en désaccord ». « Il ne faut pas mettre en doute l’unité et la volonté des alliés de se défendre les uns les autres », a-t-il insisté.

Mais en interne, l’intervention lancée par Ankara en octobre dans le Nord-Est de la Syrie, sans en informer les autres membres de l’Alliance, a fait monter la tension. La situation a tourné à l’incident diplomatique entre Paris et Ankara la semaine dernière, lorsque Recep Tayyip Erdogan a estimé que le président français était lui-même en état de « mort cérébrale ». « Quand je regarde la Turquie, ils se battent à présent contre ceux qui ont combattu à nos côtés. Et parfois ils travaillent avec des intermédiaires » du groupe jihadiste Etat islamique, a renchéri M. Macron face à la presse avec Donald Trump. En fin d’après-midi, une rencontre de près d’une heure rassemblant MM. Macron et Erdogan ainsi que Boris Johnson et Angela Merkel n’a pas permis de régler le différend. « Toutes les clarifications n’ont pas été obtenues et toutes les ambiguïtés n’ont pas été levées », a déclaré Emmanuel Macron à l’issue de la réunion. Avec la Turquie, a-t-il expliqué, « il y a des désaccords qui existent, des choix qui ne sont pas les mêmes, mais il y a la nécessité d’avancer. »

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