Démonstration de force pour Benjamin Griveaux, déclaration d’indépendance pour Cédric Villani: les rivaux macronistes prétendants à la mairie de Paris ont mesuré leurs troupes lors de réunions parallèles ce lundi soir, à un mois et demi du premier tour, qu’ils abordent l’un et l’autre affaiblis par leur division. Au lendemain de la tentative ratée de conciliation menée par le chef de l’État, Benjamin Griveaux a tenté de « rassembler » à Bobino sa famille politique, devant un millier de soutiens et une quinzaine de membres du gouvernement – dont Christophe Castaner, Marlène Schiappa, Sibeth Ndiaye, Didier Guillaume, ou Olivier Dussopt -, accueillis sous les sifflets par quelques dizaines de manifestants opposés à la réforme des retraites.

Malmené par les sondages qui le donnent devancé par Anne Hidalgo et Rachida Dati, Benjamin Griveaux a vu ses espoirs d’un ralliement de Cédric Villani anéantis, dimanche soir, malgré l’intervention d’Emmanuel Macron. « Il nous en manque quelques-uns ce soir (…) ce sont celles et ceux qui ont rejoint l’aventure initiée par Cédric Villani », a-t-il admis devant ses partisans: « Je veux leur dire que je comprends la démarche qui a été la leur », a-t-il poursuivi, mais « il nous reste sept semaines pour nous rassembler ».

« J’aime Cédric Villani et je souhaite qu’on se retrouve tous ensemble », veut encore croire Mounir Mahjoubi, ex-proche du mathématicien, qui déplore toutefois que « Cédric (ait) dit des choses dures », notamment à l’endroit du chef de l’Etat. Alors que certains s’interrogent sur la pertinence de l’intervention présidentielle, le secrétaire d’État Gabriel Attal a pour sa part estimé que cette séquence a, au contraire, permis « une clarification nécessaire » face à ceux qui « laissaient penser que le silence autour de la campagne était le signe d’une certaine bénédiction de Cédric ». Reste que cette dissidence inquiète plus que jamais: « Villani ne peut pas gagner, mais il peut nous faire perdre », s’agace le sénateur LaREM Julien Bargeton.

Chez les militants, on se félicite quoi qu’il en soit de l’exclusion du dissident – qui doit être formalisée dans la semaine par LaREM. « Il aurait fallu le faire dès le début », selon Alain Zaksas, 71 ans, et habitant du XVIe arrondissement. « Ça ne règle pas tous les problèmes, mais au moins, sur le terrain, c’est clair ».

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