La double intervention d’Emmanuel Macron à la télévision italienne et dans 28 journaux de l’Union donne le coup d’envoi de la séquence européenne de La République en marche, qui se traduira par une série de bouleversements à la tête du pays. Leader autoproclamé d’une Europe qui refuse le « repli » nationaliste, le chef de l’Etat a plaidé pour une « Renaissance » de l’Union, donnant le « la » vers l’avènement au Parlement de Strasbourg du « pôle progressiste » qu’il appelle de ses voeux, via une campagne qui se veut courte et efficace.
« C’est une impulsion, une façon de planter le décor de la campagne », dit l’entourage du président. « En revanche, ce n’est pas la campagne strico sensu, le président de la République n’est pas la tête de liste (mais) qu’il soit un acteur du débat politique électoral européen, c’est parfaitement assumé. » « C’est la seule fois où vous avez 400 millions de citoyens qui votent pour la même assemblée et le même enjeu politique, ça vaut le coup d’y réfléchir et de nourrir ce débat », ajoute-t-on.
Pour sa première participation au scrutin européen, le parti présidentiel né il y a trois ans veut frapper fort avec un premier grand meeting programmé le samedi 30 mars. Il maintient le suspense quant au contenu de sa liste, là où ses principaux adversaires – Rassemblement national, Les Républicains et La France insoumise – ont déjà dévoilé leur jeu. « L’idée d’une campagne courte, c’est un choix et un pari », souligne-t-on dans l’équipe de campagne dirigée par Stéphane Séjourné, un proche d’Emmanuel Macron spécialiste des cartes électorales. « L’incarnation sera faite après le ‘grand débat’. »
Alors que Jean-Pierre Raffarin soutient Emmanuel Macron pour les européennes, Les Républicains (LR) a décidé d’adopter la « positive attitude » chère à l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac. Après en avoir discuté mardi matin, lors d’une réunion de direction, le parti ne prendra pas de sanctions contre lui. À l’exception d’Éric Ciotti qui en réclamait, les dirigeants de LR ont préféré considérer Jean-Pierre Raffarin comme ayant de facto quitté la famille politique. « Après avoir été le traître, il aurait joué au martyr » s’il avait été exclu, observe-t-on dans l’entourage de Laurent Wauquiez. « L’idée, c’est de ne pas revivre le psychodrame qu’on a vécu avec les membres des Constructifs », précise un membre de la direction, en référence à la polémique sur l’exclusion d’Édouard Philippe, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Franck Riester et Thierry Solère en octobre 2017.