Les Français ont entamé mardi un confinement de deux semaines au moins, inédit dans l’histoire du pays, pour tenter, après l’Italie ou l’Espagne et comme la Belgique désormais, d’enrayer l’épidémie de coronavirus comparée à une « guerre » à mener par Emmanuel Macron. L’ensemble de la population doit désormais rester cloîtrée sous peine d’amendes, sauf pour se nourrir, se soigner ou travailler, en particulier les personnels de santé et les forces de l’ordre.

Ces mesures extrêmes visent à empêcher l’envolée des contaminations et la saturation des services d’urgence: mardi soir, 699 patients dans un état grave étaient en réanimation (contre 400 dimanche) sur un total de 2.579 malades hospitalisés, selon le bilan de la Direction générale de la Santé (DGS). Le directeur, Jérôme Salomon, a annoncé un total de 175 décès (27 de plus que la veille) et de 7.730 personnes testées positives (1.000 nouveaux cas en 24 heures): « On est tous potentiellement porteurs », a-t-il martelé en insistant sur la nécessité d’éviter tout contact pour éviter de répandre le virus.

A l’issue d’un Conseil des ministres spécial, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a appelé les Français à appliquer « un mot d’ordre qui sauve des vies: restez chez vous ». Il a également annoncé le déploiement de 100.000 policiers et gendarmes pour faire respecter la consigne. Le pays a ainsi basculé, à midi pile, dans une phase inédite pour elle, assortie de mesures drastiques comme la suspension des parloirs dans les prisons, décrétée à la mi-journée ou la fermeture du sanctuaire catholique de Lourdes, « pour la première fois de son histoire ».

« Nous sommes en guerre » avait prévenu lundi soir le chef de l’Etat, pour insister sur la gravité de la situation. Si la matinée a été encore agitée dans les supermarchés et les gares des grandes villes, abandonnées par tous ceux qui le pouvaient avant la réduction du nombre de trains en circulation, les rues des principales métropoles ont été brusquement plongées dans le silence à l’approche de l’heure fatidique. A 14h00, Paris présentait son visage du 15 août, déserté et silencieux. Seuls les boulangeries, les pharmacies et les supermarchés et supérettes avaient encore de la lumière – -mais peu de clients aux caisses.

Face à la propagation exponentielle du coronavirus, toutes les personnes qui circuleront devront être « en mesure de justifier leur déplacement », a prévenu M. Castaner, au risque de prendre une amende. La présence policière, encore discrète au centre de la capitale, était signalée ailleurs: à Clamecy, dans la Nièvre, une habitante a signalé à l’AFP « des gendarmes à tous les carrefours ». En banlieue parisienne, un jeune couple s’est fait réprimander pour avoir sorti ses deux bambins « autour du pâté de maison ». Partout les parcs et jardins ont fermé leurs grilles pour ne pas tenter les familles d’y aérer les gamins confinés.

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