Depuis le jeudi 4 mars, l’Institut d’études politiques (IEP) de la ville iséroise est secoué par des accusations d’islamophobie lancées contre deux professeurs par le biais d’un affichage sauvage. L’affaire s’est nouée jeudi 4 mars, quand des étudiants ont placardé à l’entrée de l’institution des affichettes indiquant : « Des fascistes dans nos amphis. L’islamophobie tue ». Le tout accompagné du nom de deux professeurs, Klaus Kinzer et Vincent T.*, et relayé en photo par des syndicats d’étudiants sur les réseaux sociaux, notamment la section locale de l’Unef. Selon l’AFP, cet affichage est le dernier épisode d’une polémique autour d’un cours sur l’islam en France et de la préparation d’une Semaine pour l’égalité et contre les discriminations.
Un cours intitulé « Islam et musulmans dans la France contemporaine », dont le professeur en charge, Vincent T., est visé par l’affichage sauvage, est dans le collimateur de l’Union syndicale Sciences Po Grenoble (US) – le premier syndicat étudiant de l’IEP. Dans un appel sur Facebook le 22 février, le syndicat avait demandé des témoignages d’étudiants sur d’éventuels « propos problématiques » qui y auraient été tenus, sans nommer l’enseignant.
L’US expliquait notamment qu’elle souhaitait faire « retirer » cet enseignement « des maquettes pédagogiques pour l’année prochaine si, lors de ce cours, des propos islamophobes y étaient dispensés comme scientifiques ». En réaction, le maître de conférence avait, dans un courriel, demandé aux étudiants appartenant au syndicat « de quitter immédiatement [ses] cours et de ne jamais y remettre les pieds ». Une injonction qui avait fait l’objet quelques jours plus tard d’une plainte pour « discrimination syndicale », classée sans suite depuis.
Le deuxième professeur visé par le collage est Klaus Kinzer, un professeur d’allemand qui enseigne à l’IEP depuis vingt-cinq ans. La polémique le concernant serait née fin novembre après un groupe de travail informel constitué d’enseignants et d’étudiants, pour préparer la Semaine pour l’égalité et contre les discriminations. « J’ai dit très clairement que je n’aimais pas qu’on organise dans un même intitulé une journée consacrée au racisme, à l’antisémitisme et à l’islamophobie. Cela m’a choqué. C’est un non-sens de mon point de vue, mais on peut avoir un autre avis. Mais le fait de remettre en question cet intitulé a provoqué une blessure chez les étudiants », a-t-il expliqué à France 3 Alpes.