[Dessin du 23 avril]
À droite, le séisme provoqué par la défaite cuisante de Valérie Pécresse au premier tour de l’élection présidentielle 2022 connaît déjà des répliques. Et le risque d’une (nouvelle) implosion des Républicains semble bien réel. En cause, les désaccords en interne sur la stratégie à adopter vis-à-vis d’Emmanuel Macron, qui tend la main aux parlementaires LR qui souhaiteraient venir renforcer sa majorité en cas de réélection ce 24 avril.
Des divisions dont le communiqué portant sur la position à tenir au deuxième tour portait les germes, puisqu’il visait davantage à masquer les désaccords qu’à se positionner clairement sur le duel opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le tout, dans un contexte où à la déroute électorale pourrait s’ajouter la banqueroute financière. Une période délicate que la Macronie compte bien exploiter pour finir d’assécher le parti de Christian Jacob. Ce qui commence sérieusement à agacer les partisans d’un cordon sanitaire entre la droite et la majorité.
“Les candidats Les Républicains aux législatives qui s’engagent dans une coalition de soutien à Emmanuel Macron doivent être débarqués immédiatement et des candidats LR investis contre eux”, s’emporte sur Twitter le député LR Julien Aubert, militant du “ni-ni” pour le second tour. “Halte à cette ambivalence hypocrite, qui prend nos électeurs pour des imbéciles”, poursuit-il.
Dans son viseur, ceux qui apportent un peu trop bruyamment leur soutien au chef de l’État dans son duel face à l’extrême droite. À l’image du trésorier du parti Daniel Fasquelle qui, après avoir dédouané Emmanuel Macron dans l’annulation d’implantation d’éoliennes au Touquet, a publié un communiqué pour appeler à voter en faveur du président sortant. Un document qui a le bon goût d’imiter la charte graphique de LREM et sur lequel le maire du Touquet apparaît tout sourire aux côtés du chef de l’État.
Dans un deuxième tweet, Daniel Fasquelle (identifié par la majorité comme comptant parmi les élus “Macron-compatibles”) a fait une mise au point, qui ne devrait pas forcément rassurer les partisans d’une ligne hostile au chef de l’État. “Que les choses soient claires: ce soutien exigeant et attentif n’est pas un ralliement mais marque une volonté d’agir dans le dialogue avec le Président de la République pour, demain, redresser le pays”, a précisé. Une situation qui fait sourire le président de la Région Sud, Renaud Muselier. Sur le même réseau social, cet ancien membre fondateur de l’UMP et de LR ironise sur les “inquisiteurs de carnaval” qui “ressortent leur réflexe du bunker, en interdisant de rassembler, d’additionner”.