Comme le Premier ministre la semaine passée, le ministre de la Santé l’a confirmé ce jeudi à l’occasion de la reprise de son point presse hebdomadaire : « L’épidémie est désormais très active dans notre pays ». Reconnaissant des « difficultés organisationnelles » en matière de dépistage du Covid-19, Olivier Véran a tenu une fois de plus à préparer les Français. « Nous devons apprendre à vivre avec le virus, pour quelque mois encore. Avec des phases aiguës et des phases d’accalmie », a-t-il déclaré.
Une cohabitation difficile qui pourrait s’accompagner de nouvelles restrictions dans certains territoires. Rassemblements, ouverture des bars et des restaurants, port du masque obligatoire pour les professionnels de crèche, le ministre de la Santé a annoncé plusieurs évolutions sanitaires. Quelles sont-elles et que faut-il retenir de cette conférence ? 20 Minutes fait le point.
Selon le ministre, « tous les indicateurs montrent une progression de l’épidémie ». Le taux d’incidence des contaminations est en « hausse constante » : « Il était hier soir de 83 cas pour 100.000 habitants. Il était à 10 à la fin juillet », a-t-il précisé. La vitesse de circulation du virus inquiète particulièrement le gouvernement. Si elle n’a pas encore atteint le niveau mesuré lors du pic épidémique en mars dernier, l’augmentation est là. « Le virus circule très activement chez les 15-45 ans mais au dessus il circule de plus en plus », a ajouté Olivier Véran. Aujourd’hui, selon les données mesurées par le ministère, une personne malade contamine deux autres personnes tous les quinze jours.
Dans certains territoires, le « taux d’incidence » est désormais supérieur à 150 ou 200. « Le seuil d’alerte nous l’avions établi à 50 cas pour 100.000. 53 départements ont dépassé ce seuil (…) dans certaines villes, nous sommes bien au-delà. C’est six fois ce seuil à Marseille. Cinq fois en Guadeloupe, trois fois à paris », a annoncé le ministre de la Santé. Pour répondre à cette situation, des mesures de restriction seront décidées localement d’ici samedi pour les villes de Lyon et Nice, où le coronavirus circule à un niveau inquiétant, a fait savoir Olivier Véran.
En outre, « si la situation sanitaire ne s’améliore pas » à Marseille et en Guadeloupe, où des mesures ont déjà été adoptées, « il faudra sans doute prendre des mesures encore plus fortes », a prévenu le ministre, citant « la possible fermeture des bars » ou « l’interdiction des rassemblements publics ». Si les seuils critiques n’ont pas encore été atteints à Lille, Toulouse, Rennes, Dijon et Paris, le ministre a signalé que les autorités resteraient « extrêmement attentives » sur l’évolution de l’épidémie dans ces métropoles.