Acculée par la grève inédite touchant les services d’urgences depuis près de six mois, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a détaillé lundi un « pacte de refondation » de 750 millions d’euros sur trois ans, mais ne prévoyant ni les lits ni les effectifs supplémentaires réclamés par les grévistes. Création d’un « service d’accès aux soins », 50 nouvelles maisons médicales de garde, réforme du financement des urgences… quelques nouveautés figuraient parmi la douzaine de mesures dévoilées lundi par la ministre.

Une première salve avait été annoncée la semaine dernière: « l’admission directe » des personnes âgées sans passer par les urgences, la « vidéo-assistance » entre les Ehpad et les régulateurs du Samu, ou encore l’envoi d’une ambulance vers un médecin libéral pour les cas les moins graves. « L’heure n’est plus au constat mais aux solutions », a déclaré la ministre devant la presse à l’issue de sa rencontre avec les représentants des personnels et dirigeants hospitaliers, des syndicats de médecins libéraux et du collectif Inter-Urgences, à l’origine de la grève.

Au total, entre 2019 et 2022, « plus de 750 millions d’euros » seront consacrés à ce plan visant à désengorger les urgences en s’appuyant davantage sur la médecine de ville et en accélérant les prises en charge. « En incluant les 70 millions délégués dès juillet 2019 pour financer la prime urgences » et les renforts estivaux annoncés en juin par la ministre, ainsi que certains mesures du Plan « Ma Santé 2022 », l’effort se chiffre à plus d’un milliard d’euro, a résumé la ministre.

Mais cette somme, puisée dans les crédits existants, n’entraînera pas la hausse de budget consacrée à la santé réclamée par les grévistes. Il n’y a « rien sur les lits, rien sur les postes », a immédiatement regretté Hugo Huon, président du collectif Inter-Urgences. Sans compter les revendications salariales, également au cœur des revendications. « Avant d’ouvrir des lits je souhaite qu’on optimise (leur) gestion » au sein des groupements hospitaliers de territoire, a expliqué la ministre, qui n’exclut pas d’y revenir dans un deuxième temps si les solutions proposées s’avèrent « insuffisantes ».

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