L’affaire Sarah Abitbol continue de faire beaucoup de bruit dans le milieu du patinage artistique. La patineuse accuse son ancien entraîneur Gilles Beyer, d’agressions sexuelles et de viols dans les années 90. Depuis les révélations fracassantes de Sarah Abitbol dans son livre Un si long silence, une enquête a été ouverte. De son côté, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a demandé à Didier Gailhaguet, le président de la Fédération française, de démissionner après les multiples accusations d’agression sexuelles au sein du groupe. Ce mercredi 5 février, ce dernier a donné une conférence de presse pour répondre à la ministre. Il a déclaré « qu’il allait réfléchir », accusant à son tour les politiques d’avoir failli à leur rôle.
Roxana Maracineanu, est apparue abasourdie ce jeudi 6 février sur RTL au lendemain de la conférence de presse rocambolesque du patron de la fédération des Sports de Glace . “La situation est très grave, il doit prendre ses responsabilités, je lui demande de démissionner”, a-t-elle une nouvelle fois tempêté alors que le patinage artistique est touché par une série de révélations de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs.
Mais en voulant rapidement placer l’inamovible président de la FFSG devant ses responsabilités, Roxana Maracineau savait qu’elle s’attaquait à un gros poisson du sport français. Refusant de démissionner, Didier Gailhaguet n’a pas hésité à s’en prendre à une ministre “moralisatrice.” Pas de quoi impressionner l’ancienne championne du monde de natation qui préférera sans doute le qualificatif “engagée” à celui de “moralisatrice.” Car Roxana Maracineanu réinvente sa mission depuis son arrivée au gouvernement. Jadis encartée au parti socialiste, elle défend de nombreuses préoccupations sociales dans le sport, en phase avec l’époque, de la lutte contre l’homophobie dans les stades à la libération de la parole des victimes d’abus sexuels.
“Depuis que je suis ministre, j’ai l’impression d’être revenue à la compétition tous les jours”, se confiait la ministre à Libération un peu plus d’un an après son arrivée au ministère. Et son match le plus médiatique, la responsable politique “aux valeurs de gauche” de 43 ans, le mène aujourd’hui contre un baron du sport français: Didier Gailhaguet.