Le gouvernement va tenter de limiter la hausse des prix du carburant. Dans un entretien accordé au Parisien, samedi 12 mars, Jean Castex a annoncé la mise en place d’une remise de 15 centimes par litre d’essence, valable pour tous les Français. La ristourne, qui s’appliquera « sur tous les carburants », sera mise en place à compter du 1er avril, et pour une durée de quatre mois. « Cela signifie que pour chaque plein de 60 litres, vous économiserez 9 euros », a détaillé le Premier ministre, évoquant une mesure qui devrait coûter deux milliards d’euros à l’État.
La réduction s’appliquera au paiement, en caisse ou directement par carte bancaire à la pompe, et ne sera donc pas visible à l’entrée des stations. Si l’État « remboursera » ensuite les distributeurs, Jean Castex les a appelés, tout comme les « pétroliers », à faire eux-mêmes « un geste complémentaire ». « Comment les Français comprendraient qu’ils payent un plein de gasoil à 2 euros, pendant qu’au même moment les pétroliers dégagent toujours de gros bénéfices », s’est-il interrogé. « Si l’État fait un effort de 15 centimes au litre, et qu’ils font par exemple un effort de 5 centimes, c’est bien 20 centimes qui doivent se retrouver dans la poche des Français », a encore exhorté le Premier ministre.
Assurant que les professionnels étaient bien concernés par la mesure, M. Castex a adressé un message additionnel aux pêcheurs, dont la « flotte de bateaux » est « très consommatrice en carburant ». « Nous travaillons avec les collectivités à des mesures permettant un abaissement de leurs charges sociales et portuaires », a-t-il annoncé. Pour tenter d’endiguer les effets de la hausse continue des prix de l’énergie depuis des mois, aggravée par l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement a déjà pris une batterie de mesures : blocage du prix du gaz, limitation à 4 % de la hausse de l’électricité, chèque énergie exceptionnel, indemnité inflation pour 38 millions de personnes, ou encore hausse du barème des indemnités kilométriques. Un ensemble de décisions pesant pour plus de 20 milliards, selon M. Castex, qui doit également dévoiler la semaine prochaine « un plan de résilience » économique et social face aux conséquences de la guerre.
Interrogé sur un éventuel procès en clientélisme, à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, le chef du gouvernement a argué que le prix des carburants était devenu « la première préoccupation des Français ». « Me voyez-vous leur dire circulez, il n’y a rien à voir ! parce qu’il y a une élection dans moins de trente jours ? Ce n’est pas ma conception de ma responsabilité », a-t-il lancé.