L’ancien ministre sarkozyste Eric Woerth (LR) a annoncé qu’il soutiendrait Emmanuel Macron plutôt que Valérie Pécresse pour la présidentielle, comme l’a révélé Europe 1 il y a deux semaines . Eric Woerth a estimé que l’actuel président était « le mieux à même de défendre l’intérêt de la France et des Français », dans une interview au Parisien publiée mercredi.
« Ce n’est pas une question personnelle mais je n’adhère pas au discours de LR » qui décrit une France « nostalgique, recroquevillée sur elle-même », a ajouté Eric Woerth, par ailleurs président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale. « Je constate à regret que notre mouvement politique s’éloigne petit à petit de ses valeurs fondamentales pour camper sur des positions souverainistes, sans beaucoup de perspectives : une France tournée vers son passé, plutôt qu’une France pleine d’envie et de courage face aux multiples défis de l’avenir », a développé Eric Woerth dans une lettre adressée à ses électeurs de l’Oise. « Il ne suffit pas d’adopter des postures gaullistes pour être gaulliste ! Un mauvais diagnostic de l’état réel de la France conduit à de mauvaises réponses », estime-t-il.
Pour lui, « un second mandat d’Emmanuel Macron serait une chance pour la France, comme ça aurait été le cas pour Nicolas Sarkozy « . « Emmanuel Macron n’est pas plus de gauche que vous et moi. Le débat bloc contre bloc n’est plus d’actualité… Changer de président tous les cinq ans ne résout rien et empire tout ». Dans la foulée de cette déclaration, Christian Jacob a demandé à Woerth de quitter LR. « Il y a un minimum de dignité à avoir envers ceux qui ont toujours été à ses côtés », a affirmé Christian Jacob, qui a fait part de « beaucoup de déception et de regret ». Mais « il faut relativiser: Eric Woerth est un parlementaire en fin de carrière » et « ses affaires judiciaires ont sans doute pesé dans sa décision », a-t-il ajouté.
La réponse d’Eric Woerth n’a pas tardé. « Je vous prie de bien vouloir noter que je me mets en congé de notre formation politique pour être en cohérence avec ma décision de soutenir la candidature à venir d’Emmanuel Macron à la présidentielle », a-t-il écrit à Christian Jacob dans une lettre. « Je suis persuadé que d’une manière ou d’une autre, Les Républicains sauront retrouver le chemin qu’ils n’auraient jamais dû quitter », conclut-il.